Mort de Philippine : l'incroyable rapport psychiatrique du tueur
Le 20 septembre 2024, Philippine, jeune étudiante de 19 ans, faisait une mauvaise rencontre, celle de Taha O., un ressortissant marocain de 22 ans sous le coup d'une OQTF (obligation de quitter le territoire français), en sortant son université de Paris-Dauphine. Le lendemain, son corps était retrouvé non loin de là, à moitié enterré dans le bois de Boulogne. Philippine avait été violée avant d'être étranglée.
Taha O, condamné pour un premier viol en 2019
Alors âgé de 17 ans, Taha O. avait entamé sa carrière criminelle sur le sol français en septembre 2019. Dans un bois de Taverny, dans le Val-d'Oise, il avait suivi une joggeuse de 23 ans qu'il avait, déjà, violée. Mineur, il n'est condamné qu'à 7 ans de prison. Avec les remise de peine, il n'en passe que 5 derrière les barreaux et est libre en juin 2024. Le 18 du même mois, une OQTF est prononcée à son encontre, et le 20, la justice le fait transférer au centre de rétention administrative (CRA) de Metz.
Le tueur libéré du centre de rétention un jour avant son expulsion
La France demande à trois reprises un laisser-passer consulaire au Maroc afin d'expulser Taha O., et le renvoyer vers son pays d'origine. Mais les autorités du Royaume tardent à donner leur aval. Résultat, pour ne pas dépasser le délai légal maximal de 90 jours de détention en CRA, il est à nouveau libéré le 3 septembre, avec l'obligation de pointer au commissariat ou la gendarmerie et une assignation à résidence.
L'accord des autorités marocaines arrive le lendemain, le 4 septembre. C'est trop tard. Taha O. ne respecte pas ses obligations, est inscrit aux fichier des personnes recherchées le 19. Le 20, dans l'après-midi, il viole et tue Philippine. Puis s'enfuit en Suisse, est arrêté par les forces de l'ordre locales, refuse d'abord son extradition vers la France avant de finalement accepter son transfèrement.
Un profil psychologique inquiétant déjà établi en 2019
BFM TV, chez qui la maman de Philippine, Blandine Le Noir de Carlan, a donné une interview bouleversante le 20 septembre 2025, a eu accès la semaine dernière au profil psychiatrique de Taha O. et il est édifiant. Nos confrères révèlent qu'en 2019 déjà, après son premier viol, les expertises "sans être aussi fouillées, disaient déjà sa dangerosité, son absence de culpabilité et la pleine possession de ses capacités mentales." Il n'avait rappelons-le que 17 ans.
Un nouveau profil psychologique terrifiant 5 ans après
Depuis tout petit, les propres parents de Taha O. affirment qu'il fait "La promotion du mal et de la cruauté", rapporte BFM TV. Dans le rapport qui établit le profil psychiatrique et psychologique du jeune marocain, réalisé en décembre 2024, est évoqué un tueur dont "La dangerosité sociale paraissait majeure", écrit le médecin psychiatre dans ses conclusions. Il émet l"l'hypothèse d'une psychopathie avec des éléments pervers", pointe "une délinquance sérielle" et craint "un risque de récidive de violence en générale."
Un homme manipulateur qui "brouille" les pistes
Mais Taha O. n'est pas fou pour autant. Il avait dit aux enquêteurs avoir entendu des voix qui l'auraient poussé à "faire du mal à quelqu'un" : "Des éléments de manipulation, afin de brouiller les pistes et se déresponsabiliser" pour l'expert. Aux interrogatoires des premiers, il a toujours répondu "Je ne sais pas", "Je ne me rappelle pas" et juste se "souvenir d'avoir fait quelque chose de grave."
Une mémoire défaillante "factice et utilitaire" affirme le psychiatre, puisque le suspect avait suite a son crime pris de "nombreuses précautions pour ne pas se faire repérer." L'expert n'a aucun doute : au moment de tuer Philippine, Taha O. ne présentait pas "de trouble psychique ou neuropsychique de nature à abolir ou altérer son discernement." Autrement dit, il était parfaitement conscient de son geste. Ce sera au jury de trancher une fois la date du procès connue.