Cédric Jubillar : 17 fois, quel est ce nombre qui perturbe les enquêteurs et laisse présager le pire ?

Une nouvelle demande de fouilles a été déposée cette semaine dans le cadre de l’affaire Jubillar. Pour rappel, Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Selon son époux Cédric, qui est accusé de l’avoir tuée, elle aurait quitté le domicile familial entre 23 h et 4 h du matin, vêtue d'une doudoune blanche et n'ayant emporté que son téléphone portable. Ce dernier aurait été localisé une première fois le 15 décembre à 12h51 dans une zone boisée de Mirandol-Bourgnounac, puis de nouveau à 3h21. C’est à 4h09 que Cédric Jubillar a contacté la police pour signaler la disparition de l’infirmière de 33 ans.
Mais un nouveau rebondissement a eu lieu cette semaine. Selon un rapport privé, une nouvelle demande de fouilles a été déposée concernant une zone boisée qui n’a pas encore été fouillée par les enquêteurs, comme le dévoile BFMTV. En effet, le téléphone portable de Cédric Jubillar aurait borné “17 fois entre le 15 novembre et le 15 décembre 2020” dans ce secteur. Cette période correspond au mois précédant la disparition de Delphine Jubillar.
Une zone boisée jamais fouillée par les enquêteurs
Me Pauline Rongier, une avocate de partie civile qui défend les intérêts de la meilleure amie de Delphine Jubillar a donc adressé, le lundi 12 mai, une lettre à la présidente de la cour d'assises du Tarn pour lui demander d’ordonner une nouvelle expertise de ces données géographiques, un transport sur les lieux et une fouille du secteur. Elle a notamment insisté sur le fait que cet évènement contredit les déclarations de Cédric Jubillar.
“Je confirme parfaitement ces informations”, a expliqué Me Mourad Battikh, l’avocat de l'oncle et de la tante de Delphine Jubillar, sur le plateau de BFMTV, ce dimanche 18 mai. Le téléphone du principal suspect a borné “17 fois sur place, c'est ce qui a attiré mon attention, c'est ce qui a fait que j'ai demandé à un expert de venir déposer devant la Cour d'assise dès que le procès sera ouvert pour débattre des ces constatations qui peuvent à mon sens changer la nature du procès.”
Des constatations qui peuvent “changer la nature du procès”
Cette zone boisée, située près de la commune de Mirandol-Bourgnounac dans le Tarn, à environ une trentaine de kilomètres du domicile du couple Jubillar, n’a jamais été fouillée. Un enquêteur de la section de recherches de Toulouse, qui s’était rendu sur place en avril 2021, avait estimé que le site où le téléphone de Cédric Jubillar avait été localisé la veille de la disparition de sa femme, ainsi que pendant la nuit, n’était pas accessible par une route praticable. Par ailleurs, les coordonnées GPS obtenues n’avaient pas convaincu les experts désignés par le juge d’instruction, qui avaient émis des doutes sur leur "fiabilité".
Cédric Jubillar, toujours en détention provisoire et se déclarant innocent de la disparition de celle qui était son épouse depuis sept ans et qui lui avait annoncé son intention de divorcer l'été précédent, est poursuivi pour homicide volontaire. Son procès doit s’ouvrir le 22 septembre 2025 devant les assises du Tarn.