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Delphine Jubillar : pourquoi de nouvelles analyses sont demandées ? © Batard Patrick/ABACAabacapress
À l'approche du procès concernant la disparition de Delphine Jubillar, une avocate de la partie civile réclame de nouvelles recherches, estimant que les investigations menées jusqu'à présent sont insuffisantes. Voici les éléments essentiels à retenir.

Quatre ans et demi après la disparition de Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans en instance de divorce vivant dans le Tarn, son mari, Cédric Jubillar, reste le principal suspect. À quelques mois du procès, censé débuter le 22 septembre prochain, une avocate de la partie civile demande de nouvelles recherches sur un terrain situé à une vingtaine de kilomètres du domicile du couple. Quels sont les éléments qui pourraient conduire à la poursuite de ces recherches ? 

"Les constatations effectuées sur place se sont avérées extrêmement insuffisantes"

Au micro de France Info ce mardi 13 mai, Pauline Rongier, avocate de l'une des parties civiles de Delphine Jubillar, a exprimé sa détermination à reprendre les recherches, dans une zone qui n'aurait pas pleinement été investiguée, selon ses dires. Le bornage téléphonique de Cédric Jubillar à cet endroit le placerait davantage au cœur des soupçons : "Ce qui motive cette demande, c'est qu'une exploitation des données du téléphone de Cédric Jubillar a été réalisée en cours d'instruction et a fait apparaître une donnée d'emplacement au milieu de la période d'inactivité du téléphone. Pour être clair, le téléphone de Cédric Jubillar a été sans activité de 22 h 08 à 3 h 53 la nuit de la disparition. Or, à 3 h 21, les experts ont constaté des données géographiques en plein milieu d'un bois, à une demi-heure de chez lui, au bout d'un chemin", évoque-t-elle.

Les forces de l'ordre, informées des résultats, s'étaient rendues sur les lieux, mais sans parvenir à découvrir le moindre indice. La zone aurait ainsi été vérifiée, sans faire l'objet d'une véritable inspection

L'avocate, tout en saluant une enquête "complète et sérieuse", estime que "les constatations effectuées sur place se sont avérées extrêmement insuffisantes au regard des éléments scientifiques extrêmement préoccupants qui ont pu être établis". Elle affirme également : "il y a suffisamment d'éléments pour que sa culpabilité (celle de Cédric Jubillar) puisse être établie au moment du procès, mais j'estime que les investigations n'ont pas été suffisantes pour retrouver le corps de Delphine Jubillar. Et c'est bien deux choses différentes", nuance-t-elle. 

"Un emplacement qui correspond aux données GPS"

Selon Pauline Rongier, le lieu évoqué présente "une certaine cohérence" : il s’agit "d’une zone complètement boisée, mais qui reste quand même accessible par un chemin". Ce sentier, au cœur des interrogations, s’arrête précisément à l’entrée de ce bois, ce qui, selon elle, "peut aussi garantir l’absence de découverte fortuite du corps par des promeneurs ou des joggers" jusqu'ici.

Ce chemin "très isolé" se trouve à environ une demi-heure du domicile de Cédric Jubillar. Une distance qui interpelle d’autant plus que "son téléphone est rallumé une demi-heure après cette localisation", souligne-t-elle, une durée qui correspondrait au temps de trajet entre le lieu en question et son domicile. Par ailleurs, l'avocate indique également que le téléphone du principal suspect aurait borné dans le même secteur la veille de la disparition, laissant envisager une éventuelle préméditation ou d'un repérage selon BFMTV

Autant d’éléments que l'avocate considère comme troublants et qui, selon elle, devraient nourrir la réflexion des juges à l’approche du procès. 

Vers un report du procès ? 

De son côté, Alexandre Martin, avocat de Cédric Jubillar, évoque sur BFMTV que tous les éléments exprimés ci-dessus ont "déjà été vérifiés" et prouvent simplement que "le dossier est vide". Cette demande de nouvelles investigations ne fait pas non plus l'unanimité au sein des autres avocats de la famille de Delphine Jubillar, qui craignent notamment un report du procès. De son côté, Pauline Rongier pense que "ces investigations peuvent être effectuées dans le temps qu'il nous reste". Elle demande justement "qu'elles soient effectuées au plus vite, afin de ne pas reporter le procès".