Affaire Émile : ses grands-parents sont revenus au Haut-Vernet pour un “complément d’enquête”
Les grands-parents d’Émile, disparu le 8 juillet 2023 dans le petit village du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), sont revenus sur les lieux du drame. Ce samedi, Anne et Philippe Vedovini se sont rendus sur place de leur propre initiative, accompagnés de deux de leurs enfants et de leurs avocats. C’est la première fois qu’ils revenaient dans le village depuis leur garde à vue en mars dernier, selon les informations de BFMDICI.
Selon Me Julien Pinelli, avocat de la grand-mère d’Émile, il ne s’agissait pas d’une simple visite de recueillement. “Nous avons pu prendre connaissance de l’ensemble des investigations, notamment techniques, conduites depuis juillet 2023, et nous avons estimé nécessaire de replacer dans leur contexte le résultat de ces enquêtes”, a-t-il déclaré. "Je parlerais davantage d’un complément d’enquête”, a-t-il précisé.
“Chacun est conscient du travail réalisé par l’ensemble des hommes et des femmes en charge de ce dossier. Néanmoins, il est parfaitement légitime, lorsque vous êtes en recherche de vérité et que vous souhaitez faire la lumière sur les circonstances d’un drame qui vous a touché si durement, d’apporter votre contribution”, a-t-il ajouté.
Un retour sur les lieux pour “replacer les enquêtes dans leur contexte”
Sur place, les grands-parents et leurs avocats se sont rendus à plusieurs endroits symboliques : la rue du Four, où le petit garçon avait disparu, l’église Saint-Martin, la chapelle Saint-Pancrace, ainsi que la zone où le crâne de l’enfant a été découvert le 30 mars 2024. “Nous estimons que certains points mériteraient davantage d’investigations”, a affirmé Me Pinelli. Les avocats ont également pris des photos et effectué des constatations pour nourrir leur analyse.
Le déplacement ne traduit pas une remise en cause du travail des enquêteurs, assure la défense. “Il ne s’agit pas de rejeter les conclusions de l’enquête, il s’agit surtout d’apporter notre contribution”, a tenu à préciser Me Pinelli. L’avocat a par ailleurs annoncé qu’un juge d’instruction allait “prochainement” être saisi en raison “d’un certain nombre de demandes” destinées à compléter les investigations.
“Nous ne pouvons pas imaginer que, compte tenu de la configuration des lieux et quel que soit leur investissement, les enquêteurs aient pu explorer toutes les pistes”, a-t-il ajouté. “Personne n’est infaillible, pas plus les enquêteurs que les avocats.” Selon lui, ce travail parallèle se veut “conjoint” et sans hostilité envers les autorités : “Nous assistons des personnes qui, encore une fois, ont toute confiance. Il n’y a aucune acrimonie à l’égard des services de l’enquête et encore moins de la justice.”
Une démarche motivée par la recherche de la vérité
“Il s’agit simplement d’apporter notre pierre à l’édifice”, a encore insisté l’avocat, soulignant que sa cliente “est uniquement dirigée vers la recherche de la vérité”. Les Vedovini connaissent intimement le Haut-Vernet, ce qui, selon leur défense, leur permet de proposer une lecture complémentaire des événements. “C’est un complément d’enquête”, a répété Me Pinelli.
Ce retour sur les lieux intervient plusieurs mois après leur garde à vue pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre” le 25 mars dernier. Les grands-parents avaient été libérés après dix-sept heures d’audition. À l’époque, leur avocate, Me Isabelle Colombani, avait expliqué : “Il y avait peut-être des zones d’ombre à lever, mais voilà.”
Aujourd’hui, l’enquête officielle se poursuit. Une dizaine d’enquêteurs restent mobilisés pour tenter de reconstituer les circonstances de la mort du petit garçon, dont la disparition a bouleversé la France.