Affaire du petit Grégory : pourquoi l’audition de la grand-tante est reportée ?
C’est une affaire criminelle qui passionne la France depuis près de quarante ans. Qui est responsable de la mort du petit Gregory, dont le corps a été retrouvé sans vie, dans la Vologne ?
Alors que l’enquête semblait être au point mort, la grand-tante du garçonnet devait être auditionné ce vendredi 5 septembre. Finalement, l’audition de Jacqueline Jacob a été repoussée au 24 octobre prochain à 10 heures, selon le procureur général de la cour d’appel de Dijon, Philippe Astruc. "Faisant droit à la demande des conseils de Mme Thuriot (nom de jeune fille de Jacqueline Jacob), le président de la chambre de l’instruction a reporté cette convocation au vendredi 24 octobre", a-t-il annoncé dans un communiqué, rapporte le Parisien.
Cette décision intervient après une requête de ses avocats, qui ont pointé la proximité de cette audition avec un autre procès dans lequel ils sont impliqués, celui de l’anesthésiste Frédéric Péchier, qui débutera le 8 septembre à Besançon. "Dès le mois de juin, j’ai prévenu", a affirmé Me Frédéric Berna à Ici Lorraine, ajoutant : "On attend l’extrême limite, et on me délivre le dossier cinq jours avant l’audition".
Jacqueline Jacob soupçonnée d’être le "corbeau" de l’affaire
Âgée de 81 ans, Jacqueline Jacob sera convoquée pour être interrogée en vue d’une éventuelle "mise en examen pour association de malfaiteurs criminelle". Elle est suspectée d’avoir rédigé plusieurs lettres anonymes reçues par la famille Villemin entre 1983 et 1984, dont celle revendiquant le meurtre de Grégory. Une expertise graphologique ainsi qu’une analyse stylométrique réalisée en Suisse en 2021 pointent une "forte probabilité" qu’elle en soit l’auteure. Selon L’Est Républicain, les enquêteurs évoquent également "une concordance entre son emploi du temps et les appels anonymes reçus par les parents de l’enfant".
Ces éléments ont conduit la justice à rouvrir un dossier déjà très complexe. Rappelons que Grégory Villemin avait été retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne le 16 octobre 1984, à l’âge de 4 ans. Ses parents avaient reçu des lettres et des appels anonymes d’un mystérieux "corbeau", qui revendiquait le crime.
Une innocence réaffirmée par ses avocats
Jacqueline Jacob clame depuis toujours son innocence. "Elle nous dit qu’elle n’a strictement rien à se reprocher, qu’elle n’a écrit aucun de ces courriers, que c’est n’importe quoi, farfelu", a déclaré Me Berna à l’AFP. L’avocat rappelle également que sa cliente et son mari, Marcel Jacob, "ont un alibi pour le moment du meurtre, vérifié à l’époque par les gendarmes". "Ils étaient à l’usine, ils bossaient jusqu’à 1 heure du matin. Ma cliente n’a appris le drame que le lendemain par la presse", affirmait-il déjà en 2022.
Jacqueline Jacob avait déjà été mise en examen en 2017 pour "enlèvement et séquestration suivie de mort" avant que cette décision ne soit annulée en 2018 pour vice de procédure. Aujourd’hui, l’instruction doit déterminer si les nouveaux éléments suffisent à justifier une nouvelle mise en examen. En attendant, la retraitée bénéficie de la présomption d’innocence.