Livret A, LDDS, LEP : les taux vont-ils remonter en 2026 ?

Coup de tonnerre début août depuis la forte baisse des taux des livrets réglementés. Le Livret A, détenu par plus de 80 % des Français, a vu son taux passer de 2,40 % à 1,70 %, sa plus forte chute depuis 2009. 

Cette dernière a entraîné dans son sillage le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), aligné sur le même taux, le LEP (Livret d'Épargne Populaire), passé de 3,50 % à 2,70 %, ainsi que le CEL (Compte Épargne Logement), dont la rémunération a glissé de 1,50 % à 1,25 %.

Une dégringolade attendue

Derrière cette baisse généralisée se trouvent deux variables : l’inflation et l’€ster, un taux interbancaire de référence utilisé dans le calcul des taux réglementés. Au premier semestre 2025, l’inflation hors tabac s’est établie à seulement 0,9 %, contre 1,47 % au semestre précédent. De son côté, l’€ster est passé de 3,45 % à 2,46 %. Cette double baisse a mécaniquement pesé sur le calcul des taux, entraînant leur repli.

Un rebond en 2026 ? 

La prochaine révision interviendra le 1er février 2026. Pour espérer une hausse, il faudrait que les deux indicateurs clés remontent significativement d’ici la fin de l’année. Or, les dernières données publiées en août montrent une inflation stable à 0,9 % sur un an, et l’Insee n’anticipe pas de hausse notable d’ici décembre. Du côté de l’€ster, une nouvelle baisse est même attendue si la BCE poursuit sa politique de détente monétaire.

Dans ce contexte, les projections les plus probables dessinent un nouveau recul des taux début 2026, bien que moins marqué que celui d’août. En prenant l’hypothèse d’une inflation moyenne de 1 % et d’un €ster à 1,50 %, le taux du Livret A tomberait à 1,30 %, soit 0,40 point de moins qu’aujourd’hui. Le taux du LEP, historiquement maintenu environ un point au-dessus du Livret A, pourrait lui passer à 2,30 %.

Un placement toujours populaire

Il est important de rappeler que le calcul des taux des livrets réglementés suit une formule précise, mais que la décision finale revient toujours au gouvernement, qui peut ajuster le taux pour éviter des variations trop brutales. Ce fut le cas à plusieurs reprises par le passé, notamment pour soutenir l’épargne en période d’inflation forte ou d’instabilité économique.

Malgré ces revers, les livrets réglementés conservent leur intérêt grâce à leur disponibilité immédiate, absence d’impôt, et l’absence de prise de risque sur le capital. Le Livret A reste l’épargne préférée des Français, avec plus de 56 millions de comptes ouverts. Le plafond de dépôt, fixé à 22 950 euros pour les particuliers, n’a pas bougé depuis 2013. Le LDDS, souvent détenu en complément, reste lui aussi populaire, avec un plafond à 12 000 euros.