Supermarché : cette couleur trompe le consommateur selon la Répression des fraudes

Publié par Matthieu Chauvin
le 09/10/2025
Femme supermarché
Istock
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Quand il s'agit de surfer sur les tendances, les industriels s'adaptent très rapidement. Et en ce moment, un sujet est incontournable en ce qui concerne l'alimentation comme l'habillement : l'écologie, pour simplifier. Les produits que l'on mange doivent être sains, les vêtements que l'on porte fabriqués durablement. Le marketing se voit dans les rayons, symbolisé par une couleur sur les emballages, des mentions sur les étiquettes. Elles peuvent être trompeuses alerte la Repression des fraudes.
 

La pratique, prisée des industriels, qui sont toujours à la recherche du meilleur moyen de satisfaire le consommateur en fonction des tendances, s'appelle le "greenwashing." On pourrait traduire cet anglicisme par "écoblanchiment". Autrement dit, il s'agit de mettre en avant les vertus supposément écoresponsables de leurs produits par différents procédés. Il y avait les mentions sur les emballages ou les étiquettes, rappelle RMC Conso, telles que "biodégradable", "neutre pour le climat", "100% naturel..." Désormais, le marketing vertueux passe par la mise en avant d'une couleur symbole : le vert.

Le greenwashing : une pratique interdite

C'est la Répression des fraudes qui est chargée, travail de fourmi, de contrôler la véracité des informations fournies par les industriels. Or, d'après nos confrères, le gendarme des pratiques commerciales constate, dans un bilan publié pour 2023-2024, des "manquements graves"  dans 15 % des cas. Ce qui sur la masse des produits vendus rien qu'en supermarché, est considérable. "Sur plus de 3 000 établissements contrôlés, plus de 430 injonctions de mise en conformité, 70 amendes administratives et procès-verbaux pénaux et 500 avertissements ont été prononcés" précise la radio.

L'emploi trop fréquent "d'allégations environnementales" vagues, trop génériques voire fausses comme "écoresponsable", "bon pour l'environnement" ou "préserve la planète" est strictement interdit. "Elles ne peuvent figurer sur les emballages ou les publicités que si elles se réfèrent à des actions concrètes avec un impact environnemental significatif" insiste RMC.

Le textile dans le viseur de la Répression des fraudes

Etonnamment, ce sont les vêtements vendus en supermarché qui ont d'abord attiré l'intention de la DGCCRF. La Répression a ainsi constaté à titre d'exemple qu'un produit fabriqué en Asie était présenté comme issu de "l'upcycling", une forme de recyclage encore plus vertueuse. Dans son bilan, elle précise : "Dans le secteur textile, l'emploi du terme 'upcyclé' avec un logo vert sur des tee-shirts et pantalons, alors que les articles avaient été importés à l'état neuf en provenance de pays asiatiques, a été sanctionné par un procès-verbal pénal pour pratiques commerciales trompeuses."

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L'alimentation : principale victime du greewashing ?

Si tous les secteurs sont concernés par le greenwashing, de l'ameublement à l'hôtellerie selon nos confrères, l'alimentation est particulièrement concernée. La DGCCRF cite pour exemples "Le cas d'un fabricant de chocolats qui vantait la décarbonation de sa production alors que celle-ci n'était qu'à l'état de projet. Ou encore des produits chimiques toxiques pour la santé et l’environnement qui affichaient la mention "des produits sains pour vous, pour moi et bons pour l’environnement".

La couleur verte : l'arme de destruction massive des industriels

Mais ce qui a le plus alerté les agents de l'organisme, c'est la surreprésentation de la couleur verte dans les rayons des supermarchés. Alors que le consommateur l'associe consciemment ou inconsciemment à l'écologie, ils ont constaté que le vert était majoritaire "parfois sur des produits qui n'avancent par ailleurs aucun argument écologique et qui ne sont pas bio."

Autre exemple parlant, le Nutella Vegan, pâte à tartiner pour laquelle le lait a été remplacé par des pois chiche. Sauf que ce Nutella Vegan contient toujours de l'huile de palme, responsable de la déforestation dans les pays d'Asie du Sud-Est. Ce qui est loin d'être vertueux, mais aucune mention ne trahit le fabricant et n'est donc répréhensible. Mais le couvercle bien vert du pot peut tromper le consommateur. Ou encore cette boîte de mouchoirs "affichant un médaillon vert surmonté d'une feuille avec l'inscription 'végétal engagé'." Ce qui ne veut absolument rien dire...

Pour ne pas vous faire avoir, faites confiance aux labels reconnus

Dernier cas, rapporté directement par RMC Conso : "Des paquets de mouchoirs verts avec la mention "fait en plastique recyclé". Mais en retournant l'emballage, on s'aperçoit qu'il est précisé, en tous petits caractères, que la matière recyclée ne représente que 20% de l'emballage." Pour être certain de faire un geste pour la planète, faites confiance aux labels officiels, tels que "agriculture biologique" ou "écolabel européen". Une liste plus complète est disponible sur le site de l'Ademe.

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