Pourquoi votre facture d'énergie risque d'exploser en 2026 ?
Les ménages français, et notamment les seniors dont le budget est souvent contraint, s'apprêtent à subir une nouvelle vague de hausses sur leurs factures d'énergie dès le 1er janvier 2026. Carburant, gaz, électricité : toutes les sources d'énergie seront concernées par cette augmentation, due principalement à l'évolution d'un mécanisme méconnu mais crucial : les Certificats d'Économie d'Énergie (CEE). L'État a en effet décidé de faire peser un poids plus important du financement de la transition énergétique sur les fournisseurs, un surcoût que ces derniers ont déjà annoncé répercuter sur les consommateurs.
Carburant, gaz, électricité : un surcoût généralisé
L'augmentation à venir concerne l'ensemble des énergies. Selon les informations rapportées par le 13H de TF1, la facture à la pompe devrait s'alourdir d'environ 5 centimes supplémentaires par litre d'essence dès le début de l'année 2026. Le gaz et l'électricité ne seront pas épargnés.
Pour un foyer type, un couple avec deux enfants, deux voitures, vivant dans une maison de 100 m² chauffée au gaz, la facture d'énergie totale pourrait augmenter de 138 euros par an, soit 11,50 euros par mois, en 2026. Cette estimation résulte de l'obligation pour les fournisseurs (comme TotalEnergies, EDF et Engie) de financer des dispositifs de transition énergétique (leasing social, bonus écologique, MaPrimeRénov'). Ces contributions passeront de 6 à 8 milliards d'euros en 2026. TotalEnergies, EDF et Engie ont déjà annoncé qu'ils allaient bien augmenter leurs tarifs, rapporte TF1 Info.
Le rôle central et invisible des CEE
Cette hausse généralisée est principalement liée au dispositif des Certificats d'Économie d'Énergie (CEE), en vigueur depuis 2005. Ce mécanisme impose aux fournisseurs d'énergie et vendeurs de carburant, appelés les "obligés", de réaliser ou de financer des actions d'économies d'énergie (rénovation thermique, achat de véhicules électriques, pompes à chaleur, etc.). En échange, ils obtiennent des CEE, preuves de leur contribution à la transition énergétique.
Le problème réside dans le financement de cette obligation. Pour couvrir les coûts, les fournisseurs et les entreprises pétrolières les répercutent sur les factures de leurs clients, transformant ce dispositif en un coût supporté, in fine, par le consommateur. Selon la Cour des comptes, les CEE représentaient déjà en 2023 un coût de 6 milliards d’euros, soit 164 euros par ménage.
Pour la nouvelle période 2026-2030, l'État a décidé d'augmenter significativement cet objectif de réalisation d'économies de 27% par rapport à l'obligation actuelle. Pour les fournisseurs, cela signifie davantage d'actions à financer, et donc, très probablement, une nouvelle hausse des tarifs. Frédérique Fériaud, directrice générale du Médiateur national de l'énergie, contactée par RMC Conso, explique que "les fournisseurs devront mener encore plus d'actions pour faire économiser des TWh, sous peine d'être sanctionnés."