Du cadmium dans le chocolat : l’UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme
La présence de cadmium dans le cacao, que nous transformons en chocolat, est connue depuis très longtemps. En effet, ce métal lourd est contenu naturellement dans les sols à différents degrés selon les régions du globe. Et les fèves de cacao ont pour particularité de l'absorber très facilement. D'autant plus lorsqu'elles proviennent d'Amérique du Sud, nous apprend une enquête de l'UFC Que Choisir, dont les terres sont très chargées en cadmium.
Les Français consomment trop de chocolat
En juin, un groupe de médecins libéraux avait alerté sur cette surconsommation de chocolat, susceptible de surdoser le cadmium dans notre organisme (ainsi que d'autres produits agricoles comme les céréales, à cause de l'ajout d'engrais phosphatés aux cultures), ce qui est très problématique chez les jeunes enfants et les femmes enceintes, notamment.
C'est un métal lourd cancérigène, toxique pour les reins, les os, et il pourrait provoquer des troubles du développement neuronal du foetus... Mais cette information avait eu assez peu d'échos. Aussi, l'association a décidé de tirer la sonnette d'alarme : il faut manger moins de chocolat.
Que disent les autorités sanitaires sur le cadmium ?
L'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, avait tout de même réagi il y a deux mois, indiquant à l'AFP qu'elle publierait d'ici la fin de l'année ses travaux sur le sujet de la contamination des aliments au cadmium, afin de définir "des leviers d'action pour réduire l'imprégnation de la population française", rappelle Le Figaro.
Pour l'heure, ce que les scientifiques nomment "l’entreprise toxicologique de référence (VTR)" de ce métal nocif est fixée à "0,35 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel par jour" par l'Anses. Notez qu'il peut aussi provoquer des troubles cardiovasculaires chez les plus âgés.
Une limite qui peut facilement être dépassée
Même si les produits (plus de 40) testés par l'UFC Que Choisir respectent tous cette limite, qui a été définie à partir d'une étude d'un laboratoire indépendant en 2022, l'association de consommateurs démontre que nos habitudes alimentaires, comme que celles nous donnons malgré nous à nos enfants et petits-enfants, sont à revoir.
Ainsi, "Deux biscuits au chocolat, accompagnés d'un bol de chocolat chaud au goûter et d'un bol de céréales au petit déjeuner pourraient suffire chez les enfants à apporter entre 1/3 et 3/4 de la dose quotidienne (de cadmium, ndlr) à partir de laquelle existe un risque selon les experts." Si vous ajoutez à cela les autres produits consommés (légumes, féculents...) au cours du déjeuner et du dîner, cette dose limite serait facilement dépassée. En évitant le chocolat, cette dose serait réduite par trois !
Le chocolat bio plus nocif que l'industriel ?
Comme nous l'évoquions en début d'article, les terres d'Amérique du Sud sont très chargées en cadmium. Or, c'est de là que provient en grande majorité le cacao qui compose les tablettes de chocolat bio que nous mangeons en France. Particulièrement le chocolat noir bio, qui en contient une plus grande quantité. Deux carrés de ce dernier "apporteraient entre 16 et 35 % du seuil de risque fixé pour un adulte de poids moyen."
L'association conseille donc de privilégier le chocolat noir venu d'Afrique, qui contiendrait jusqu'à quatre fois moins de cadmium. Cette différence entre bio et non bio a aussi été constatée dans les "biscuits et céréales chocolatées, et les poudres cacaotées." Ce n'est évidemment pas une raison pour fuir les labels équitables vertueux pour l'environnement, précise l'UFC Que Choisir, le mieux étant de réduire sa consommation de chocolat, tout simplement.