Caddie : bientôt la fin des chariots dans nos supermarchés ?Istock
Pour la troisième fois en dix ans, l'entreprise historique de chariots de supermarchés a été placée en redressement judiciaire dès début janvier. Caddie vient de recevoir trois offres de repreneurs ce 16 février, une lueur d'espoir pour les près de 140 salariés de l'entreprise alsacienne.
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L’entreprise iconique de chariots Caddie vit peut-être ses dernières heures. Cette icône de la grande distribution a été placée en redressement judiciaire au début du mois de janvier en raison de ses difficultés financières. "Les Ateliers réunis Caddie", patronyme complet de l'entreprise, pourraient bien disparaître. On apprend ce 16 février qu’il y a peut-être encore un peu d’espoir pour les 140 salariés de l’entreprise alsacienne. Alors que la société avait jusqu'au 15 février minuit pour trouver un repreneur, trois se sont fait connaître ce mercredi 16 février. En effet, comme le rapporte France Bleu Alsace, trois lettres d'intention auraient été déposées pour la reprise de l'entreprise alsacienne. Trois industriels se sont manifestés, dont le patron de l’entreprise lui-même, Stéphane Dedieu. 

Caddie : un dernier espoir grâce à 3 potentiels repreneurs

Selon les informations de France 3 Grand Est, l’un d’entre eux est l'Union nationale des Scop (sociétés coopératives et participatives). Elle souhaiterait mettre en place une coopérative avec des salariés. Une option qui permettrait le maintien de 63 emplois, sur les 137 que comptent l'entreprise. La deuxième lettre d'intention proviendrait d'un industriel du secteur des travaux public qui a assuré souhaiter racheter l’entreprise Caddie, sans donner plus de précisions sur ses intentions. Le troisième est Stéphane Dedieu lui-même, le PDG de l'entreprise basée à Dettwiller (Bas-Rhin). Selon France 3 Grand Est, il a lui aussi fait une offre de reprise, avec trois associés, dont un allemand "très bien financé". Une offre qui devrait permettre le maintien de plus d'une centaine de salariés : "Avant de définir quelles seront ces 111 personnes, nous souhaitons faire appel aux départs volontaires, puisque nous avons besoin de garder des personnes pleinement motivées", précise-t-il. Stéphane Dedieu souhaiterait réindustrialiser Caddie. "Nous avons aussi décidé de nouveaux produits, pour en réintégrer certains qui avaient été externalisés. Nous avons aussi prévu une diversification dans du mobilier design, mais aussi de faire de la sous-traitance pour d'autres sociétés", a précisé le PDG à la télé régionale.

Pour rappel, après s'être déclarée en cessation de paiement et avoir été placée en redressement judiciaire, l'entreprise avait réussi à obtenir un prêt public de 400 000 euros de l'État et la Région pour pouvoir payer les salaires et continuer la production jusqu'à la fin de la procédure judiciaire. Le tribunal de Saverne (Bas-Rhin) rendra sa décision mardi prochain sur le maintien de l’entreprise. Il est possible que l’audience soit renvoyée à une date ultérieure pour laisser le temps aux trois repreneurs de pouvoir détailler leurs offres, mais la liquidation judiciaire de Caddie pourrait également être prononcée si aucune offre de reprise n'est satisfaisante. L’entreprise a déjà subi deux redressements judiciaires en 2012 et 2014. Elle est détenue à 70% depuis 2018 par le polonais Damix, qui avait supprimé cinquante emplois en 2020.

Entreprise historique durement touchée par la crise sanitaire

En quinze ans, la société spécialiste du chariot en acier a vu son chiffre d'affaires divisé par dix. La situation de l’entreprise, durement touchée par la crise sanitaire et la hausse des prix des matières premières, nécessite une intervention rapide. La société, icône de la société de consommation, s’était spécialisée dans les chariots dès leur création par Marc Joseph en 1928. Entreprise, elle est devenue un nom commun pour beaucoup de Français qui l’emploient au quotidien pour parler d’un chariot, comme on parle de kleenex pour évoquer des mouchoirs en papier. Le signe que ce produit s'était profondément inscrit dans le quotidien des Français. Raymond Joseph, fondateur de la société, était devenu le partenaire de Carrefour dès l'ouverture du premier Hypermarché de France en 1963 dans l'Essone.