"Sales connes" : comment la vidéo polémique de Brigitte Macron a fuité par erreur
Dans la soirée du 7 décembre, aux Folies Bergère, Brigitte Macron assistait au spectacle en compagnie de sa fille, Tiphaine Auzière. Étaient également présents autour d’elles le comédien Ary Abittan, l’ancien Premier ministre Manuel Valls et l’animateur Bernard Montiel. Comme souvent lors de ces soirées mondaines, un photographe-vidéaste de l’agence Bestimage était sur place : sa présence, parfaitement visible, était prévue et acceptée par les invités.
Une défaillance dans la chaîne de contrôle
L'incident trouve sa source dans les coulisses du spectacle de l'humoriste Ary Abittan, récemment bénéficiaire d'un non-lieu dans une affaire de viol. Alors que des militantes du collectif #NousToutes venaient d'interrompre la représentation, Brigitte Macron a été filmée prononçant cette phrase : "S'il y a des sales connes, on va les foutre dehors. Surtout des bandits masqués". Cette séquence, diffusée par le magazine Public, n'aurait jamais dû voir le jour selon l'agence qui en est à l'origine. En effet, l'agence de presse Bestimage, fondée par Michèle Marchand (dite "Mimi"), proche du couple présidentiel, a reconnu un dysfonctionnement interne majeur.
Selon les explications fournies, cette diffusion résulte d'une erreur technique : la séquence a été vendue sans vérification préalable de la bande sonore. L'absence exceptionnelle de Mimi Marchand ce soir-là aurait conduit à cette erreur. "Ce lundi, elle était absente à cause de gros problèmes personnels et elle n’a pas pu vérifier les images", indique l'agence au Parisien. L'agence explique que le fichier a été transmis brut, sans que "le son ni les dialogues n'aient été vérifiés", exposant ainsi une conversation privée au grand public. "Tous deux ont vérifié la qualité des images, des visages des personnalités filmées, mais sans faire attention au son ou à ce qu’ils disaient, plaide-t-on au service vidéo de Bestimage", rapporte Le Parisien.
Une vague d'indignation politique
Si l'entourage de Brigitte Macron tente de désamorcer la crise en précisant que les propos ne visaient pas la cause féministe mais la "méthode radicale" des actions masquées, l'incendie s'est rapidement propagé. Des personnalités comme l'actrice Judith Godrèche ont lancé le mouvement viral "Moi aussi je suis une sale conne" sur les réseaux sociaux, rejointes par des artistes comme Angèle ou Clara Luciani.
Le monde politique n'est pas en reste. De Marine Tondelier à gauche à des figures plus centristes, les réactions fusses. Même la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a qualifié le vocabulaire employé d'"assez indigne".
Une vidéo retirée
Après la diffusion de l’échange entre Brigitte Macron et Ary Abittan, et conscientes des répercussions possibles, les équipes de Bestimage décident de suspendre la commercialisation de la séquence et demandent à Public de la retirer. Ce que le magazine accepte aussitôt. "Nous avons de bonnes relations avec notre source, donc nous l’avons retirée à sa demande", confirme Maëlle Brun, rédactrice en chef de Public.
Malheureusement, il est déjà bien trop tard. La vidéo a déjà fait le tour de la toile. "Notre photographe a présenté sa démission, mais nous l’avons refusée, commente-t-on au service vidéo de Bestimage. C’est un excellent professionnel, responsable mais pas coupable", rapporte Le Parisien.