Retraite complémentaire : vous vous privez peut-être d’une pension sans le savoirIllustrationIstock
Les pensions de retraite ne se perçoivent pas automatiquement. Or, près d'un bénéficiaire sur trois ne fait pas valoir l'ensemble de ses droits, révèle une étude publiée ce jeudi 16 décembre par la Caisse des dépôts, gérante de ce régime. Plusieurs milliards d'euros ne sont ainsi pas redistribués.
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Vous avez été contractuel dans la fonction publique au cours de votre carrière ? Vous passez peut-être alors à côté d’une pension de retraite complémentaire. Car, si vous n’en faites pas la demande, vous ne pourrez malheureusement pas profiter de vos droits acquis à l’Ircantec, régime complémentaire des contractuels des trois versants de la fonction publique (d’État, hospitalière et territoriale). C’est ce que révèle la Caisse des dépôts, gérante de ce dernier, au sein d’une étude publiée ce jeudi 16 décembre : "Fin septembre 2021, une personne sur trois née entre 1947 et 1952 et ayant acquis des droits retraite à l’Ircantec ne les avait pas faits valoir." Le préjudice se monte en moyenne à 200 euros brut par an, soit 1,5% des engagements de l’Ircantec qui s’élèvent 3,3 milliards d’euros !

Retraite complémentaire : un actif sur trois ne fait pas valoir ses droits à l’Ircantec

De fait, un actif sur trois ayant acquis des droits à l’Ircantec durant sa vie professionnelle ne fait pas valoir ses droits, rapporte Capital. Quelles en sont les raisons ?

Job d’été, CDD en début de carrière… Ce non-recours est principalement dû à la faible part de droits acquis dans ce régime. De nombreux actifs y ont donc cotisé sans le savoir ou sans s’en souvenir. Lors du départ à la retraite, la pension que peut verser l’Ircantec est alors très faible. "En 2020, les nouveaux retraités de droit direct y ont cotisé en moyenne 5 ans et 6 mois", dévoile le rapport. Dans le détail, "52% des comptes de moins de 50 points ne sont pas liquidés, alors que seulement 5% des comptes de plus de 3 000 points n’ont pas fait l’objet d’une demande de retraite", détaille la Caisse des dépôts.

Comment savoir si vous pouvez en bénéficier ?

Retraite complémentaire : la demande unique de retraite facilite aujourd’hui les démarches

Accès à l’information facilitée, envoi du relevé individuel de carrière à partir de 35 ans, accès au compte personnel via le site de l’Assurance retraite, demande unique de retraite pour l’ensemble des régimes de retraite… Le taux de non-recours commence cependant à diminuer, grâce aux différents services mis en place pour simplifier les démarches liées à la retraite.

Grâce à ces dispositifs, à fin septembre 2021, si plus de 47% des affiliés de la génération 1940 n’avaient pas liquidé leurs droits, ce taux baisse à 23 % pour la génération 1953. "Nous pensons que les effets de ce service de demande unique sur le non-recours seront pleinement observables d’ici 4 ou 5 ans", évalue Gladys Bousquet, l’une des deux auteurs du rapport.

Toutefois, cela n’exempte pas les bénéficiaires de certaines démarches que voici.

Retraite complémentaire de l’Ircantec : pensez à envoyer les justificatifs pour en bénéficier

Si les futurs retraités sont de mieux en mieux informés sur leurs droits, ils ne sont néanmoins pas dispensés de certaines démarches administratives. "Même si vous êtes informé de vos droits grâce à la demande unique de retraite, si c’est pour récupérer uniquement 20 ou 30 euros de capital unique, certains assurés ne vont pas au bout si on leur demande d’apporter des justificatifs", observe Aurélie Brossier, second auteur du rapport.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? À vous de juger.