La compagne du terroriste Salah Abdeslam aussi placée en garde à vue

Le terroriste et unique survivant du commando des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam, a été brièvement placé en garde à vue mardi 4 novembre au sein de sa prison de Vendin-le-Vieil, de même que sa compagne. La raison : il aurait utilisé, fin 2024 et début 2025, une ou plusieurs clés USB sur son ordinateur personnel (autorisé et acheté de sa poche), ce qui est strictement interdit. Comment a-t-il pu se procurer ce matériel sans aide extérieure - voire intérieure - alors que sa cellule est située dans le quartier de haute sécurité du centre pénitentiaire ? 

Une enquête pour "recel d'objet illicite en détention"

Cette affaire a débuté par un contrôle de routine des surveillants, qui avaient remarqué que Salah Abdeslam pianotait sur son ordinateur sans être connecté à Internet (il peut l'utiliser pour notamment "cantiner" et surtout suivre des cours par correspondance). Une enquête préliminaire a ensuite été ouverte le 17 janvier 2025 par le Parquet national antiterroriste (Pnat) pour "recel d'objet illicite en détention". Des investigations menées par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et la DGSI ont permis de détecter des traces de connexions suspectes. La clé USB introduite dans la prison pour Salah Abdeslam n'a toutefois pas été retrouvée lors des perquisitions menées à plusieurs reprises dans sa cellule.

De la propagande djihadiste en plein quartier d'isolement

Le décryptage de l'ordinateur a confirmé les pires craintes des enquêteurs. Selon La Voix du Nord, l'appareil contenait des documents de propagande djihadiste, notamment des textes et une vidéo du canal "19HH", attribués au prédicateur radicalisé Omar Omsen,"le principal recruteur des djihadistes français, tué par balles avant les attentats de Paris, en juillet 2015", précise Le Point. Les soupçons se portent sur sa compagne de 27 ans, Maëva B., qui lui aurait remis le support de stockage lors d'un parloir au début de l'année. 

Le couple entretient une correspondance depuis huit ans et la jeune femme, pourtant connue pour sa proximité avec la "mouvance islamiste radicale" selon Fdesouche, avait obtenu un permis de visite en 2024. Cet usage illicite de son ordinateur par le détenu terroriste est d'autant plus préoccupant qu'il est placé sous le statut de "détenu particulièrement signalé" (DPS) et à l'isolement depuis juin 2024, date de son arrivée. 

Une faille sécuritaire à la veille d'un triste anniversaire

L'épisode révèle une faille de sécurité majeure dans la surveillance de Salah Abdeslam, pourtant condamné à la perpétuité incompressible. Ce n'est pas la première fois que le détenu est épinglé pour son comportement. En mars 2025, la justice avait justifié son maintien à l'isolement en raison de précédents "manquements aux règles de sécurité liées à l'usage des appareils électroniques", comme le rapporte upday.

Cette nouvelle affaire met en lumière la difficulté persistante à contrôler le prosélytisme et la communication des terroristes incarcérés, même dans un quartier de haute sécurité (QHS). Le timing de cette révélation, à quelques jours seulement du dixième anniversaire des attentats du 13-Novembre, rend cette découverte, encore plus symbolique et surtout gênante pour les autorités, dont Gérald Darmanin et sa volonté de créer des prisons "inviolables".