"Complément d’enquête" épinglé deux fois par l’Arcom : la rédaction de France TV réagit

Publié par Suruthi Srikumar
le 01/12/2025
"Complément d’enquête" épinglé 2 fois par l’Arcom : France TV réagit
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L’Arcom met en garde Complément d’enquête pour son sujet sur le Sénat, alors que l’épisode consacré à CNews a déjà été écourté cette semaine.

Coup dur pour France Télévision. En l'espace d'une semaine, l'émission phare de France 2 a été rappelée à l'ordre à deux reprises par l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel. La première affaire concerne une sanction officielle. Pour son numéro "Sénat : les secrets de la chambre haute", diffusé le 19 juin 2025, l'émission a écopé d'une "mise en garde", le premier échelon de sanction de l'Arcom avant la mise en demeure. La seconde affaire, plus spectaculaire, a vu la direction de France Télévisions couper en urgence une séquence de l'enquête sur CNews, quelques heures seulement avant sa diffusion le 27 novembre. 

Quels sont les reproches sur l'enquête consacrée au Sénat ?

La mise en garde de l'Arcom concernant Complément d'enquête sur le Sénat repose sur plusieurs points précis, pointant un manque de "mise en perspective" et de "rigueur". Le régulateur reproche d'abord au magazine d'avoir laissé entendre que la présidence du Sénat avait modifié une procédure interne sur le harcèlement pour "faire obstacle" à des signalements, alors que le but était, selon l'Arcom, d'en "améliorer" la gestion.

Dans son communiqué du 27 novembre, "l’Arcom épingle ainsi "l’absence de mise en perspective [...] concernant la modification de la procédure de traitement des signalements de harcèlement", rapporte Telerama. Selon l'Arcom, "les équipes de Tristan Waleckx ont sous-entendu que la présidence du Sénat aurait "modifié la procédure dans le but de faire obstacle à la prise en compte des signalements" alors que ce changement aurait au contraire été "introduit afin d’améliorer la gestion des signalements de harcèlement", indique Télérama.

Pourquoi une séquence sur CNews a-t-elle été coupée en urgence ?

L'incident CNews est d'une autre nature. Il est la conséquence d'un désaccord public entre le régulateur et l'un des intervenants de l'émission, Reporters sans frontières (RSF). Quelques heures avant la diffusion, l'Arcom a publié un communiqué démentant l'analyse de RSF sur le respect du pluralisme par la chaîne d'information, notamment sur le "rattrapage nocturne" du temps de parole politique. L’Arcom a assuré à l’AFP qu’"il n’y a pas de contournements des règles du pluralisme politique sur le mois de mars 2025 sur CNews, et s’il y en avait eu, nous les aurions identifiés et nous serions intervenus", confirmant une information du Point, rapporte Le Parisien. L’autorité ajoute : "Nos résultats ne sont pas ceux de RSF. Nous n’avons pas de doute." La différence de chiffres entre l'Arcom et Reporters sans frontières a placé France 2 dans une position délicate.

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Face à cette contestation de dernière minute, et en raison des "contraintes techniques", la chaîne a préféré supprimer la séquence. La direction a expliqué ne pas pouvoir intégrer cette nouvelle contradiction dans un délai aussi court. De son côté, la rédaction France TV a défendu ses équipes. Au sein d'un communiqué, la Société des Journalistes (SDJ) a apporté sa "totale confiance dans le sérieux, la rigueur et l'intégrité du travail des équipes de Complément d'Enquête", tout en dénonçant le timing de l'Arcom, qui disposait de l'étude RSF depuis plusieurs jours mais a communiqué très tardivement, que "quelques heures avant la diffusion". 

 

 

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