Cette ville touristique inflige une amende aux vacanciers qui urinent en mer
En Espagne, la cité balnéaire de Marbella, située sur la Costa del Sol, en Andalousie, est connue comme la plus huppée du pays. Aussi, face au tourisme de masse et ses dérives, la municipalité nous apprend Marie Claire, a pris une décision radicale : il est désormais interdit de... faire pipi dans la mer sur les plages de la commune.
Faire pipi dans l'eau à Marbella vous coûtera 750 euros
Nous nous demandions logiquement, en découvrant cette information à l'origine parue dans Courrier International, comment, et surtout qui, allait constater cette nouvelle infraction. Nos confrères révèlent qu'en réalité, il ne s'agit pas de verbaliser les gens qui s'adonnent à ce besoin naturel en se baignant, puisque c'est tout simplement impossible, mais ceux ou celles surpris en train de le faire debout ou accroupi, depuis le sable, le regard tourné vers le large et l'horizon... Et comme l'eau qu'ils souillent, l'amende est salée : 750 euros le pipi !
Une pratique courante au coucher du soleil
En effet, la mairie aurait constaté que dès que le soleil commence à décliner et que la lumière diminue, les vacanciers ont tendance à se lâcher. Il est vrai qu'en gardant ce type de comportement en tête, on vite moins envie d'aller se rafraîchir dans la Méditerranée, malgré la chaleur andalouse qui peut être difficilement supportable.
Une amende doublée en cas de récidive
Si jamais la Guardia Civil (la police espagnole) vous y reprend une seconde fois, ce n'est pas de 750 euros dont vous devrez vous acquitter mais de 1 500 euros, pour récidive ! Au niveau locale, on appelle cela un délit d'"évacuation physiologique sur la plage ou en mer". Oui, ce terme existe bien... Pourrait-il inciter des communes françaises à l'adopter ?
Une mesure en attente de validation
Mais n'allons pas trop vite en besogne. Comme l'indique Courrier International, "Plusieurs plages sont concernées par la réglementation, qui doit encore être approuvée par les habitants de la ville, lors d’une consultation publique." Il y a peu de doutes sur l'avis des locaux de cette station chic. Qui interdit déjà de jouer au ballon ou de faire du paddle dans certaines zones, ce sport nautique pourtant très à la mode.
Mieux vaut la piscine que la mer !
Nous n'encourageons pas là à faire ses besoins dans un bassin. Nous relayons les conseils de baignade de Primrose Freestone, une microbiologiste de l'université de Leicester, en Angleterre, exprimés sur le site The Conversation, et repris par Marie France. "Nager dans une piscine comporte son propre lot de risques – généralement bien identifiés : les infections des voies urinaires, les otites et autres maux d’estomac (gastro, etc.) sont les maladies les plus courantes que l’on peut y attraper." En effet, surtout pour les enfants et plus l'eau du bassin est chaude, plus ce dernier se transforme en "bouillon de culture". Votre serviteur en a lui-même fait l'expérience et l'expression vient du pédiatre en personne.
L'eau de mer moins contrôlée que celle de la piscine
Si l'eau d'une piscine est contrôlée normalement un fois par jour au minimum, ce n'est pas forcément le cas de l'eau de mer au niveau des plages, tant elles sont nombreuses. Or, c'est dans cette dernière que se déversent les eaux usées non traitées. Primrose Freestone indique aussi que "Des produits chimiques peuvent s’y infiltrer depuis des exploitations agricoles ou des zones industrielles voisines [...] Si l’eau n’a pas l’air clair ou ne sent pas bon par exemple, fiez-vous là encore à votre instinct."
Bactéries et virus sont aussi présents dans l'eau de mer
Toujours d'après la microbiologiste, une étude aurait montré que ceux qui s'y baignent couraient plus le risque "de souffrir d’infections de l’oreille, du nez, de la gorge et du système gastro-intestinal que les personnes qui restaient sur la plage." Pire, s'il y a des rats sur la plage, ce qui est fréquent à cause de tous ce que les vacanciers y laissent ou des poubelles tout simplement, on peut même contracter la leptospirose, qui est transmise par l'urine du rongeur cette fois, qui "peut provoquer des lésions du foie et des reins, et peut être fatale si elle n’est pas traitée."