Avion : ce pays vous sanctionnera si vous vous levez trop tôt

Qui n'a pas connu un vol long et inconfortable, coincé sur son siège dans l'espace de quelques centimètres qui séparent les deux rangées parallèles d'un avion de compagnie low cost, à peine suffisant pour déplier une tablette et y poser un petit plateau-repas payé une fortune ? Ou encore, n'a pas eu la sueur au front à l'idée de manquer sa correspondance une fois l'aéroplane posé sur le tarmac en voyant les dizaines de passagers qui nous précèdent bien avant la porte de sortie ? Pas beaucoup de monde sans doute, parmi les habitués du moyen de transport le plus sûr au monde. 

Dans ce pays, vous n'avez plus le droit d'être pressé

Mais on peut tout simplement avoir envie de se dégourdir les jambes, de se soulager du poids d'un nourrisson gardé sur les genoux pendant plusieurs heures, d'aller impérativement aux toilettes, et bien d'autres choses encore. Mais c'est en théorie formellement interdit tant que l'avion n'est pas à l'arrêt complet, moteurs éteints et tant que la lumière indiquant de garder sa ceinture bouclée est allumée. Aussi, se lever "trop tôt" de son siège va désormais être interdit en Turquie, quelle que soit la compagnie qui se pose sur son sol, nous apprend GEO. 

Une amende jusqu'à 60 euros pour finalement sortir... en dernier

C'est le très sérieux Washington Post qui relaie la décision prise par la Direction générale de l'aviation civile turque. Toute personne qui se lèvera désormais avant que l'appareil soit en position "taxi" (à l'arrêt) risquera une amende pouvant aller jusqu'à 2 603 livres, soit 67 dollars américains, ou 60 euros environ. Sont surtout visés, les passagers, qui, très pressés ou impatients de respirer de l'air frais, s'emparent de leur bagage cabine dès le crissement du train d'atterrissage sur le bitume terminé, pour s'engouffrer dans l'allée jusqu'à la sortie.

Respecter "la priorité des autres passagers"

Mais ce n'est pas tout, face aux abus constatés et la pagaille qu'ils peuvent semer (le hub d'Istanbul est l'un des plus importants au monde), les Turcs ont décidé qu'il faudrait aussi "respecter la priorité des autres passagers." Autrement dit, la sortie devra se faire rangée par rangée, de façon martiale. Même ouvrir sa ceinture sans autorisation de l'équipage sera sanctionné. Mais les compagnies joueront-elles le jeu ? En classe économique, il y a beaucoup de monde à gérer, en business et première, il paraît difficile de traiter des passagers qui ont payé plusieurs milliers d'euros un billet de la sorte... Au niveau local, il est certain que Turkish Airlines, se prêtera à la règle. Le directeur de l'aviation civile nationale, Kemal Yüksek, juge que "cette mesure vise à endiguer une recrudescence de comportements jugés dangereux pour la sécurité à bord, mais aussi irrespectueux envers les autres voyageurs. Les personnels de bord sont désormais chargés de rappeler cette règle à l’atterrissage et de signaler les contrevenants."

Pour terminer, GEO rappelle que "Contrairement à une croyance tenace, se précipiter dans l’allée ne permet pas de sortir plus rapidement — bien au contraire. Les agents de bord, tenus de prévenir le cockpit en cas de passagers debout durant le roulage, peuvent ainsi retarder l’ouverture des portes."  Bref, tout vient à point à qui sait attendre...