Eurovision : retour sur les moments les plus controversés de l’histoire du concoursCapture vidéo
Depuis 1956, le concours de l'Eurovision de la chanson a révélé plusieurs artistes sur la scène musicale. Un événement qui a pourtant été le théâtre de nombreux incidents, créant la polémique dans l'histoire du show. Retour en images sur ces moments marquants.
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Le Français Sébastien Tellier chante dans la langue de Shakespeare (2008)

Commençons par la France. Présent au concours de l’Eurovision depuis sa création en 1956, le pays membre du célèbre Big Five (réunissant les plus gros contributeurs de l’événement depuis 1999) s’est illustré brillamment à cinq reprises entre 1958 et 1977. Depuis sa dernière victoire remportée grâce à L’Oiseau et l’Enfant de Marie Myriam, on ne peut pas dire que l’événement a suscité plus d’enthousiasme auprès des Français.

Alors que les Eurofans sont fidèles au rendez-vous chaque année derrière nos candidats, ce n’est pas forcément le cas de ses détracteurs, ayant souvent la dent dure sur ce concours musical qu’ils jugent kitsch et démodé. Ce n’est pas faute pour la délégation française d’avoir tenté d’innover lors de chaque édition, mais là encore les goûts et les couleurs, ça se discute.

L’un des exemples les plus marquants reste la prestation de Sébastien Tellier en 2008. Avec son tube Divine, on aurait pensé que le chanteur allait s’illustrer dans la langue de Molière. C’est finalement vers Shakespeare que le candidat au look atypique a déclaré son amour, lors d’une prestation (presque) mémorable à Belgrade en Serbie. Accompagné de ses choristes (ou plutôt ses sosies), son passage a été très critiqué par certains politiques, le blâmant de ne pas avoir chanté en français.

Finalement, Sébastien Tellier a cédé à la pression en glissant quelques mots en français (voir 2min10) pendant sa performance. Pas de quoi suffire pour remporter le concours, puisqu’il a terminé 18ᵉ (ex æquo avec la Suède) sur les 25 pays participants. Pourtant, une autre histoire de langue, plus osée, a suscité la polémique quelques années après…

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En 2013, l’Europe vibre au rythme du Mariage pour tous. Un vif débat qui a déchainé les foules, entre partisans et réfractaires, jusque sur la scène de l’Eurovision. Lors de cette édition organisée à Malmö en Suède, la chanteuse Krista Siegfrids défendait les couleurs de la Finlande avec sa chanson Marry Me (Épouse-moi).

Si le titre évocateur n’est pas s’en rappeler le droit au mariage pour les personnes du même sexe, la Finlandaise s’est distinguée dans la peau d’une mariée entourée de ses garçons et demoiselles d’honneur. C’est alors que la candidate a conclu sa chanson en embrassant fougueusement l’une de ses choristes. Un baiser lesbien qui a beaucoup fait jaser à l’époque, d’autant le mariage pour tous est entré en vigueur… seulement quatre ans après.

Certains fans de l’Eurovision pourraient voir une allusion à la prestation enflammée de Shy’m sur son tube Et Alors, la même année aux NRJ Music Awards où elle avait embrassé une de ses danseuses. Peu importe, le geste des deux chanteuses a fait bouger les mentalités, tout cela avant qu’une autre figure LGBT fasse encore plus parler d’elle à l’Eurovision l’année suivante…

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En 2014, Conchita Wurst faisait une entrée remarquée dans le concours de l’Eurovision qui avait lieu à Copenhague au Danemark. Portant avec fierté les couleurs de l’Autriche avec son hymne Rise Like a Phoenix, Thomas Neuwirth (de son vrai nom) se dévoilait au grand public avec sa voix de diva, sa robe de gala et sa barbe viril.

Une prestation qui avait créé un immense scandale, avant même le concours lorsque plusieurs pays avaient lancé des pétitions pour l'exclure de la compétition. Peine perdue pour ses détracteurs, car le public européen avait plébiscité Conchita Wurst, lui permettant de décrocher le trophée du concours. Une victoire entachée par les critiques de certaines personnalités, comme Christine Boutin exprimant son malaise face au succès du lauréat autrichien.

Peu importe les avis, Conchita Wurst a pu poursuivre sa carrière musicale et reste l’une des icônes de l’histoire de l’Eurovision. "La victoire d'hier n'était pas que pour moi, mais aussi pour les gens qui croient dans un avenir sans discrimination (...) et pour certains hommes politiques que nous connaissons tous", avait déclaré la star après le concours en 2014. Plus tard, une autre gagnante s’est distinguée lors de cet événement, non sans avoir été perturbée par un incident plutôt culotté.

Un fan montre ses fesses devant l’Ukrainienne Jamala (2017)

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Si chaque année, le concours de l’Eurovision est encore et toujours alimenté par les débats et conflits géopolitiques, la musique reste l’élément fédérateur de l’événement. Pourtant, certains artistes font beaucoup parler d’eux pour les paroles de leur chanson pouvant avoir un sens caché.

Dernier exemple en date avec Chypre, représenté cette année à Rotterdam par Elena Tsagrinou. La jeune artiste va défendre les couleurs de l’île chypriote avec El Diablo, un titre pop qui crée déjà la polémique auprès de l'Église orthodoxe de son pays. Et pour cause, si l’on devine la traduction de la chanson, l’Église a condamné le titre d’être un "affront international" aux mœurs du pays, d’après nos confrères de Franceinfo.

Toujours selon l’autorité religieuse, le morceau inciterait à "s'abandonner au diable au détriment de l'histoire, de la culture et des traditions chypriotes". Malgré la polémique, le clip vidéo a déjà été visionné plus de 3 millions de fois sur YouTube. Alors que la chanteuse Elena Tsagrinou s’est qualifiée pour la finale du concours, on est prêt à parier que sa prestation sulfureuse, accompagnée de ses petites diablotines en combinaisons rouges, risque bien de marquer les esprits durant la soirée.