Quel est le profil type du citoyen riche en France ?

Publié par Matthieu Chauvin
le 19/11/2025
Homme d'affaires riche yacht
Istock
Une étude de l'Insee parue le 18 novembre intitulée "France, portrait social", portant principalement sur l'écart qui se creuse depuis 20 ans entre les plus aisés et les plus modestes, a permis de définir le profil type du citoyen "riche" dans notre pays, grâce à des données factuelles. Voici à quoi il ressemble.
 

Basée sur des données de 2021, 2022, et 2023, la publication "France, portrait social" édition 2025 de l'Insee, dont nous vous avons dévoilé les grandes lignes concernant les inégalités croissantes sur notre territoire, permet également de mieux comprendre qui sont les Français considérés comme "très riches" et "riches." Mieux : on connaît leur âge, leur genre, leur lieu de résidence... Mais un profil type se dégage assez nettement.

Le Français "riche" ou "très riche" : d'âge mûr et parisien

Le ticket d'entrée dans le club très fermé de nos compatriotes "très riches" (1 foyer sur 1 000, soit 0,1 %) démarre à 463 000 euros de revenus annuels, la moyenne se situant à... 1 027 700 euros. Selon les données de l'Insee, deux tiers des premiers déclarants de ces foyers ont plus de 50 ans, avec un âge moyen de 56 ans. 

Près de la moitié d’entre eux (48 %) résident en Île-de-France, principalement à Paris et dans les Hauts-de-Seine. Côté situation familiale, 82 % sont mariés ou pacsés et, chose étonnante, souvent sans enfant pour 47 % d'entre eux. Ils tirent la plus grosse partie de leurs revenus (47 %) de capitaux mobiliers. Mais dans son étude, l'Insee présente aussi des statistiques sur les "très hauts salaires" du secteur privé qui permettent aussi d'affiner le portrait du Français, non pas "très riche", mais "riche."

Le Français "riche" ou "très riche" est toujours un homme

Ces salariés représentaient en 2023 1 % des travailleurs, soit 175 000 personnes. Ils gagnent "plus de 10 220 euros nets par mois en équivalent temps plein",  soit 7,4 fois le Smic au minimum ! Le profil type : un homme (à 76 %, contre seulement 24 % de femmes, donc, alors qu'elles sont 42 % du total de tous les salariés en équivalent temps plein...) de plus de 50 ans. Il vit là aussi à Paris ou dans les Hauts-de-Seine (à 54 %), occupe un poste de direction, de cadre administratif, commercial, financier ou est ingénieur.

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Même dans le public, toujours en 2023, c'est l'homme qui se taillait la part du lion. "Au sein de la fonction publique, 1 % des postes sont rémunérés avec un salaire net en équivalent temps plein supérieur à 7 540 euros par mois : ces postes sont souvent occupés par des hommes, en fin de carrière, praticiens hospitaliers." Pas d'infos en revanche sur les hauts fonctionnaires et politiciens. Mais, là encore "Alors que les femmes occupent 65 % des emplois dans la fonction publique, leur part n’est que de 39 % dans le top 1 % des rémunérations."

Un "top 100" hors catégorie qui comprend les sportifs

Environ 220 fois le Smic. C'est ce que gagnent en moyenne les 100 salariés du privé les mieux payés, au moins 312 458 euros net par mois en équivalent temps plein... Parmi eux, "36 sont occupés par des sportifs professionnels et 31 par des salariés assurant des fonctions de direction." Profils d'hommes jeunes pour les sportifs, seniors de plus de 50 ans pour les dirigeants, qui dans les deux cas ont des revenus beaucoup plus élevés que les femmes à sport ou poste équivalent. 

Une nouvelle fois, les membres de ce top 100 habitent majoritairement à Paris et dans les Hauts-de-Seine (42 %) ou ailleurs en Ile-de-France (27 %). Les tranches d'âge sont les suivantes : 

  • 31 % ont de 50 à 59 ans ;
  • 21 % ont moins de 30 ans (les sportifs professionnels ?) ;
  • 20 % ont 60 ans ou plus ;
  • 17 % ont de 30 à 39 ans ;
  • 12 % ont de 40 à 49 ans.

L'Insee précise enfin que "Les salariés les mieux rémunérés se maintiennent durablement en haut de l’échelle salariale : neuf salariés sur dix du top 1 % des revenus salariaux en 2022 appartenaient déjà, quinze ans auparavant, au top 10 % des salariés de leur génération, et la moitié au top 1,5 %."  
 

 

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