Polémique à la morgue de Rungis : 55 euros euros de l'heure pour se recueillir devant un proche Les tarifs appliqués sont élevés en cette période de Covid-19Istock
Une polémique a éclaté autour de la morgue provisoire de Rungis. Un opérateur privé la dirige et applique des prix très élevés : 55 euros pour se recueillir devant un proche décédé.
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Cette morgue temporaire officie depuis le début du mois d'avril 2020, et n'a pas tardé à attirer l'attention du gouvernement. En effet, cette dernière est entre les mains d'un opérateur funéraire privé qui s'est vite fait remarquer en pratiquant des prix exorbitants, indique le portail actualité Orange. Un forfait de 6 jours à 159 euros pour la conservation du cercueil, une heure de recueillement maximum pour les familles, le tout pour 55 euros, ainsi qu'une journée supplémentaire à 35 euros...

Des tarifs qui ont fait réagir jusqu'au ministère de l'Intérieur. Christophe Castaner a en effet réclamé, ce jeudi 9 avril 2020, l'application d'un contrôle sur les tarifications demandées par la morgue à l'égard des familles endeuillées.

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"Il me semble anormal que les contraintes liées à la situation de confinement et à des mortalités massives soient imputées financièrement aux familles", a-il exprimé face à la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la pandémie de coronavirus Covid-19, informe 20 minutes. Il a également ajouté que c'est en découvrant que la morgue de Rungis était dirigée par un opérateur privé qu'il s'est penché sur ce cas et a découvert ces prix.

Des réactions contre la morgue

Les réactions ont été multiples sur les réseaux, notamment de la part de classe politique qui s'est montrée indignée par la pratique de tels tarifs. "Le passage du cercueil à Rungis est payant pour les familles, et ça, ce n'est pas acceptable", déclarait Sandrine Thiefine, présidente des pompes funèbres de France, au micro de BFMTV, ce mercredi 8 avril 2020.

Selon une source proche de l'OGF, en charge de la gestion du lieu, les tarifs proposés ne seraient pourtant pas si indécents.

"Les tarifs sont ceux qui se pratiquent dans les funérariums", explique-t-elle. "Une trentaine de cercueils y ont été reçus le week-end dernier". Face à cette situation exceptionnelle de pandémie de coronavirus Covid-19, les prix sont eux aussi inhabituels.

S'adapter à la situation

En effet, le délai légal de six jours pour inhumer un proche est souvent dépassé en raison de la surmortalité qu'entraîne le virus, renseigne 20 minutes. Une journée supplémentaire est censée être facturée 35 euros. L'espace de recueillement à l'égard des familles est également au prix de 55 euros pour une heure maximum.

Si les corps n'étaient pas enterrés à la morgue de Rungis, ils seraient transportés dans un funérarium qui pratique des prix équivalents : une semaine coûte environ 750 euros. Des tarifs qui correspondent donc à ce qui se fait en temps normal sur le marché et qui prennent en compte l'allongement légal du délai usuel. 

Une liberté dans les prix appliqués

Comme évoqué précédemment, le délais de conservation des défunts a été revu à la hausse par les autorités compétentes. Il est désormais de 10 jours, au lieu de six initialement, indique 20 minutes.

Pour autant, les familles qui ont perdu un être cher en raison du coronavirus peuvent disposer de plus de temps si elles le souhaitent pour organiser les funérailles. En effet, elles ont jusqu'à 21 jours pour préparer la cérémonie.

Les entreprises funéraires et dans le cas de la polémique, l'opérateur privé de la morgue de Rungis, sont donc dans le droit de fixer les tarifs d'une chambre funéraire. Ces dernières sont, par ailleurs, très variables.