Nicolas Sarkozy en prison : ses "exigences" pour améliorer sa détention

Publié par Matthieu Chauvin
le 27/10/2025
Cellule prison de la Santé
abacapress
© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA
Comme le lui conseillait avec bienveillance son ami Patrick Balkany, lui aussi "passé" par la prison de la Santé, l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy améliore son quotidien comme il le peut en "cantinant". Pour un homme habitué au faste et aux ors de la République, il a des "exigences" et besoins qui le rendent pour une fois très humble, bien loin de l'image qu'il renvoie.
 

Hier, des députés de La France Insoumise, Danièle Obono et Ugo Bernalicis, se sont rendus à la prison de la Santé pour vérifier de visu les conditions de détention de Nicolas Sarkozy, a révélé le JDD. De façon inopinée, comme ils en ont le droit. Mais l'accès au quartier où est détenu l'ex-président de la République leur a été refusé. A la place, ils ont eu le droit à une visite "guidée" du reste des lieux qui aurait duré de 11 h à 17 h selon un communiqué de protestation que le parti a publié dans la soirée. 

Une visite pour dénoncer du favoritisme ?

D'après nos confrères, cette visite n'avait rien de bienveillante. Les deux Insoumis cherchaient "à démontrer que l’ancien chef de l'État bénéficierait d’un traitement de faveur." Ils voulaient d'ailleurs également avoir accès à la cellule qui abrite les deux policiers chargés de sa sécurité. Une source pénitentiaire a déclaré en off au JDD que "La visite parlementaire, ce n’est pas aller voir une personne, c’est visiter l’établissement dans la totalité de son fonctionnement." 

Une seconde a raconté que face à ce refus "Bernalicis est en train de péter un câble."  Une troisième que les députés faisaient là "du tourisme carcéral !" Sans parti pris, il faut avouer que rendre visite à Nicolas Sarkozy (accompagné de journalistes du Monde et de Politis) après avoir reproché pendant une semaine à Gérald Darmanin de vouloir faire de même parce qu'il est ministre de la Justice et alors que Nicolas Sarkozy est son ami, est pour le moins savoureux. L'administration pénitentiaire a parlé d'une "hypocrisie totale."

Du favoritisme, vraiment ?

Cela va faire une semaine que Nicolas Sarkozy, qui n'avait sans doute aucune envie de rencontrer les deux députés insoumis, est incarcéré à l'isolement, ne voit personne hors les deux policiers qui lui sont affectés, les gardiens, et le personnel de l'infirmerie. Nous vous avions précisément indiqué les conditions de sa détention. Mais que l'on soit d'accord ou non avec la peine qui lui a été infligée par la justice, on ne peut pas affirmer que l'ancien chef d'Etat bénéficie de "favoritisme." Le quotidien L'Indépendant relate que Nicolas Sarkozy se serait plaint auprès de son avocat, cela a fait la une des médias la semaine dernière, que "Tous les prisonniers font du bruit, ils crient, ils hurlent." Certains le regrettent déjà...

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Des besoins minimalistes

Face à la dépossession totale qu’impose l’univers carcéral, les premiers choix de Nicolas Sarkozy sont révélateurs. Il a suivi les conseils de son ami Patrick Balkany et "cantiné" sans tarder. Selon le journaliste politique de Paris Match Florian Tardif, "Il nous a dit, avec une pointe d'ironie, qu'il avait acheté un petit balai, en amont, parce qu'il souhaitait que sa cellule soit propre". Un besoin simple mais pas anodin, pour un homme connu pour sa "manie du rangement."

S'il n'est pas encore question de chocolat, son pêché mignon, on a aussi appris qu'il s'était offert des boîtes de thon et des yaourts, pour améliorer l’ordinaire et diversifier les repas qu'il prend seul dans sa cellule, servis par un gardien et non par un prisonnier auxiliaire comme c'est la coutume. Nous sommes loin des privilèges dont bénéficient certains narcotrafiquants qui publient des vidéos de véritables fêtes organisées dans leurs cellules et publiées sur les réseaux sociaux, sur lesquelles on peut voir de l'alcool, de la drogue, des téléphones portables...

"On essaye de me dégrader"

Le choix d’emporter Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas et une biographie de Jésus n'est pas non plus anodin. Toujours à Florian Tardif, avant son incarcération, l'ex-président a affirmé : "On essaye de me dégrader." Et qu'il allait écrire un livre "sans doute pas un roman, sûrement une autobiographie." Si les ouvrages cités sont censés l'inspirer, on admettra que c'est un poil présomptueux. Mais c'est bien de Nicolas Sarkozy dont on parle.

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