Michel Fourniret : la carrière des derniers secrets ?AFP
Michel Fourniret a-t-il caché le corps d'Estelle Mouzin, et ceux d'autres victimes, dans une carrière de sable, près de la forêt de Rambouillet ? C'est la dernière piste étudiée par les avocats de la famille Mouzin.
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"Dans l'impossibilité où je suis de vous dire si je suis responsable de sa disparition (…), je vous exhorte à me considérer comme coupable, à me traiter comme coupable", expliquait Michel Fourniret lors de son audition du 27 novembre 2019

Pourtant, "l'Ogre des Ardennes" est finalement passé aux aveux, la semaine dernière, rapporte 20 minutes. "Michel Fourniret a reconnu les faits" a indiqué le parquet de Paris samedi 7 mars 2020. Ce dernier a alors avoué sa participation à l'enlèvement et au meurtre d'Estelle Mouzin, une fillette de 9 ans disparue à Guermantes (Seine-et-Marne) en janvier 2003. 

Le quotidien rappelle également que l'homme, déjà condamné à la perpétuité pour huit meurtres et assassinats, souffre d'un "processus cérébral de nature dégénérative", révèle une expertise. "Ce n'est pas drôle de vieillir. Les neurones, ils foutent le camp !", avait-il affirmé lors de l'audition du 27 novembre dernier. Dans ce contexte, difficile de démêler le vrai du faux.

Carrière de sable à l'abandon

En attendant, une nouvelle piste est actuellement à l'étude et pourrait enfin faire la lumière sur le dossier. Ainsi, 20 minutes détaille que les avocats du père d'Estelle Mouzin ont demandé à la justice d'organiser des fouilles dans une carrière de sable abandonnée, où pourraient se trouver plusieurs corps cachés par Michel Fourniret, dont celui d'Estelle Mouzin.

C'est dans la forêt de Rambouillet (Yvelines) que se cache cette ancienne carrière. Ce sont les avocats du père d'Estelle Mouzin qui ont repéré ce lieu, parmi une liste d'endroits à fouiller, communiqué à la juge Sabine Khéris. Cette carrière serait tout en haut de la liste, précise le quotidien. 

Mais pourquoi cet endroit est il suspecté ? Michel Fourniret aurait vécu à 300 mètres de la carrière, dans les années 1980, poursuit le quotidien. Par ailleurs, en novembre 2018, des gendarmes seraient venus à son domicile pour fouiller le jardin de fond en comble, sans succès. C'est alors que les avocats d'Eric Mouzin ont pensé à cette carrière de sable, non loin du domicile du tueur. D'étranges sacs de sable sont également à prendre en compte...

Sacs de sables en prison 

20 minutes relate que "l'Ogre des Ardennes" aurait, il y a quelques années, demandé à l'administration pénitentiaire s'il pouvait disposer de sacs de sable dans sa cellule de la prison d'Ensisheim (Haut-Rhin), sans en expliquer la raison. 

Le corps d'Estelle Mouzin pourrait avoir été dissimulé au même endroit que celui de Farida Hammiche, une autre victime de Michel Fourniret, tuée en 1988. En 2018, il avait fini par dévoiler que cette dernière pourrait se trouver dans une carrière de sable, indique le quotidien. "Des carrières de sable, il n'y en a pas 36 !", avait-il répondu lorsque l'avocat Didier Seban lui avait demandé laquelle. Peut-être a-t-on aujourd'hui la réponse. 

Il ne faudra toutefois pas compter sur Michel Fourniret pour confirmer l'endroit où se trouvent les corps. Ce dernier jouerait régulièrement à celui qui ne sait pas ou qui a oublié. "Je n'en ai pas souvenance" étant même l'une de ses phrases fétiches, rapporte 20 minutes.

"Il ne donne rien gratuitement"

"Tant qu'on ne lui donne pas d'éléments concrets, tant qu'on ne lui montre pas qu'on sait, il n'a aucune raison de nous donner quelque chose", explique Corinne Herrmann, avocate de la famille Mouzin, interrogée par Le Point

Ainsi, selon l'avocate, Michel Fourniret ne ferait d'aveux qu'une fois dos au mur et lorsqu'il sait que les enquêteurs en savent assez. Pour elle, la justice aurait dû creuser d'avantage lors des différents procès pour mettre le tueur devant ses responsabilités. 

"Il ne donne rien gratuitement, c'est sa personnalité. Il faut se mettre à son niveau pour aller chercher ce qu'il a à nous donner, et cela n'a pas suffisamment été fait. Certains enquêteurs n'ont pas pris le temps de le connaître", regrette-elle dans les colonnes de l'hebdomadaire.