Loi Duplomb : ces départements sont les champions français de l’achat de pesticides

316 députés ce sont prononcés “pour”. Qualifié de “texte funeste” par certains, salué comme une “consécration” par d'autres, le projet de loi porté par le sénateur LR Laurent Duplomb a été définitivement adopté par l’Assemblée nationale le 8 juillet dernier. Si ce texte entend “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur”, il autorise notamment, sous certaines conditions, la réintroduction de l’acétamipride, un insecticide néonicotinoïde interdit depuis 2018 en raison de sa toxicité pour les abeilles, les oiseaux et les écosystèmes aquatiques. Un retour vivement critiqué par les écologistes, qui dénoncent un recul en matière de santé publique et de protection de la biodiversité.

“C'est un pesticide très toxique pour les pollinisateurs, comme les abeilles par exemple, mais aussi pour les oiseaux. Il est très persistant dans l'eau et peut se propager loin des champs traités”, explique à France3 Pauline Cervan, toxicologue chez Générations Futures avant d’ajouter que de “nombreuses d'études indiquent que l'acétamipride est toxique pour le développement du cerveau du fœtus lorsque la mère y est exposée”. L’association, qui milite pour une agriculture sans pesticides de synthèse, appelle à renforcer la transparence sur l’usage réel de ces produits.

Les zones de grandes cultures céréalières et les régions viticoles particulièrement concernées

En janvier dernier, Générations Futures a publié une nouvelle version de sa carte Géophyto, qui recense les volumes de pesticides achetés par département entre 2015 et 2022. Elle s’appuie sur les données de la Banque nationale des ventes de distributeurs (BNV-d) et permet désormais de filtrer selon la dangerosité des substances. Notez toutefois que ce classement repose sur les ventes (achats) de pesticides et non sur les quantités réellement épandues. De même, les volumes bruts sont sensibles à des substances peu toxiques mais utilisées en masse (comme le soufre en viticulture).

Voici les départements qui achètent le plus de pesticides en France selon la carte publiée par l’association Générations futures.