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Le tribunal correctionnel  de Paris doit rendre son verdict ce jeudi dans l'affaire du plus grand accident de radiothérapie qu'a connu la France. Sept personnes, dont deux médecins, sont accusées d'avoir infligé des surdoses de radiation à près de 450 patients  traités pour des cancers de la prostate entre 2001 et 2006.
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L’heure du verdict est arrivée. Le tribunal correctionnel de Paris s’apprête en effet à rendre sa décision ce jeudi dans l’affaire des irradiés d’Epinal. En tout, sept prévenus sont mis en cause dans les dysfonctionnements de près de 450 traitements par radiation des cancers de la prostate survenus entre 2001 et 2006 à l’hôpital Jean Monnet d’Epinal dans les Vosges. En l’espace de cinq ans, plusieurs centaines de patients de cet établissement  ont vu le cours de leur existence bouleversé par les surdoses de radiation infligé à leur organisme. Selon le dernier bilan communiqué pendant le procès qui s’est tenu du 24 septembre au 29 octobre 2012, douze patients en seraient même morts.


Deux dysfonctionnements

D’après l’enquête qui a été menée, ces surdoses involontaires infligées aux patients seraient dues à deux accidents bien distincts l’un de l’autre : des erreurs de paramétrage d’un logiciel au moment du passage à une nouvelle génération d’appareils en 2004 et l’absence de prise en compte des doses délivrées lors des contrôles radiologiques précédant le traitement. Alors que le premier dysfonctionnement a entraîné les surexpositions les plus graves – de l’ordre de 20% - sur 24 patients entre mai 2004 et août 2005, le second a, quant à lui, entraîné des surdoses  comprises entre 8 et 10% chez 424 patients et ce, entre 2001 et 2006.


Leur "volonté de cacher la vérité" aux victimes

En charge du paramétrage des machines, le radiophysicien, Joshua Anah encoure une lourde peine. Trois ans de prison – dont un ferme – et une interdiction d’exercer la radiophysique médicale ont en effet été requis contre lui pour homicides et blessures involontaires, non-assistance à personne en danger et destruction de preuves. Ne retenant pas le chef d’homicides et blessures involontaires à l’encontre des deux anciens médecins radiothérapeutes, Michel Aubertel et Jean-François Sztermer , le ministère public a toutefois gardé dans ses réquisitions les infractions de non-assistance à personnes en danger et destruction de preuves pour le suivi des patients. De son côté, le parquet a dénoncé leur "volonté de cacher la vérité" aux victimes. Il a ainsi requis quatre ans de prison  - dont 18 mois fermes – et une interdiction d’exercer.

Pour l’infraction de non-assistance à personne en danger douze mois avec sursis ont été réclamés contre Francette Meynard, l’ex-directrice de la Ddass des Vosges et Jacques Sans, l’ancien directeur de l’agence régionale d’hospitalisation (ARH) de Lorraine. Relaxe a par ailleurs été réclamée pour l’ancienne directrice de l’hôpital, Dominique Cappelli. Le parquet a même salué sa "réactivité" face à l’accident.
 

Le verdict est attendu aux alentours de 13h30.