Cybersécurité : piratage massif d'une Fédération Française sportive, êtes-vous concerné ?

Publié par Suruthi Srikumar
le 26/11/2025
Piratage de la Fédération française de tir, êtes-vous concerné ?
Istock
Fin octobre, une cyberattaque a touché la Fédération Française de Tir, entraînant la fuite de données personnelles de licenciés actuels et anciens.

L'intrusion informatique à la Fédération Française de Tir, survenue en octobre 2025, a des conséquences bien réelles. Les informations personnelles de détenteurs d'armes, actuels ou anciens, sont désormais exploitées par des criminels pour des cambriolages ciblés.

L'attaque a visé les serveurs ITAC et EDEN de la Fédération Française de Tir (FFTir) entre le 18 et le 20 octobre 2025, indique l'organisme. Selon les informations du parquet de Paris, les données personnelles de 1 million de personnes ont été dérobées. Ce chiffre colossal inclut 250 000 licenciés actuels, rappelle France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Selon le site cybermalveillance.gouv, cette violation concerne les données suivantes : 

  • Données d’état civil : nom, prénom
  • Date et ville de naissance
  • Civilité
  • Coordonnées : adresse postale, numéro de téléphone et adresse mail
  • Information licencié : numéro de licence FFTir

La fédération a immédiatement déposé plainte et alerté la CNIL ainsi que l'ANSSI, mais malheureusement, la base de données s'est rapidement retrouvée en vente sur des forums illégaux.

Des vols d'armes par usurpation d'identité

La Préfecture de Police a confirmé que "des tentatives de renseignement en vue de commettre des vols par ruse ou par effraction ont déjà été signalées". Plusieurs cas de cambriolage suite au piratage de la FFTir ont été signalés. "Une tentative d'escroquerie "particulièrement grave" a d'ailleurs été signalée, le 14 novembre dernier, par la gendarmerie de la Haute-Savoie suite à ce vol de données. Un adhérent d'un club de tir a été contacté par téléphone par un faux policier, qui s'est ensuite présenté chez lui", rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Le mode opératoire est particulièrement inquiétant, car il repose sur un risque d'usurpation d'identité par de faux policiers. Les malfaiteurs se présentent au domicile des victimes, parfois après un appel téléphonique préparatoire, en prétextant un contrôle administratif des armes suite au piratage. 

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Leur connaissance du nom et du numéro de licence de la victime leur confère une crédibilité redoutable. Il est cependant crucial de noter, comme le précise la FFTir, que les données concernant les armes elles-mêmes (type, quantité, numéros de série) n'ont pas été compromises, tout comme les données bancaires ou médicales.

Comment se protéger ?

Face à cette menace, les autorités et la fédération martèlent un message de prudence. La police, la gendarmerie ou la douane ne vous appelleront jamais pour venir chez vous récupérer vos armes ou effectuer un contrôle inopiné dans ce contexte. Toute démarche de ce type est une tentative d'escroquerie

Les autorités, comme Cybermalveillance.gouv.fr, alertent également sur les risques numériques. Les conséquences de la fuite de données de licence de tir incluent des campagnes d'hameçonnage (phishing) par e-mail ou SMS. Ne cliquez sur aucun lien suspect et ne communiquez jamais d'informations personnelles ou bancaires. Si vous constatez une utilisation frauduleuse de vos données, il est impératif de déposer plainte sans délai.

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