Covid-19 : doit-on craindre un reconfinement local après les fêtes ? IllustrationIstock
En France, l'épidémie de coronavirus ne freine plus. À l'approche des fêtes, certains spécialistes préconisent un reconfinement local après Noël pour limiter la propagation du virus.
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Le 15 décembre 2020, le confinement était levé sur la France. Et ce, malgré la difficulté à atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. D'après les données de Covid Tracker, outil permettant de suivre l'évolution de l'épidémie, on enregistre en moyenne 13 674 nouvelles contaminations par jour. Pour rappel, l'épidémie n'est pas considérée "sous contrôle" tant que l'on ne passe pas en dessous des 5 000 cas quotidiens. Les services de réanimation, eux, accueillent actuellement 2 719 patients Covid. Sur ce point, l'objectif du gouvernement a été atteint. 

En pleines vacances scolaires, et si proches des fêtes de fin d'année, difficile de ne pas s'inquiéter d'un rebond épidémique. D'après 20 minutes, plusieurs élus et experts de la santé préconisent un reconfinement rapide dès le 26, voire le 25 décembre. C'est le cas d'Arnaud Robinet, maire LR de Reims. Ce dernier propose "de reconfiner soit de façon territoriale ou au niveau national à partir du 25 ou du 26 jusqu’à la rentrée, c’est-à-dire jusqu’au 3 ou 4 janvier. Selon lui, c'est une solution qui permettrait "un retour à la vie presque normale à la rentrée".

Reconfinement local : quelles utilités ? 

Didier Guillemot, épidémiologiste à l'Institut Pasteur, est du même avis. "D’un point de vue épidémiologiste, confiner localement ou régionalement, ça pourrait être très utile et moins pesant pour une grande partie de la population française". Toutefois, cela semble difficile à mettre en oeuvre : "Qui va gérer ces reconfinements locaux ? Les présidents de région ? Les préfets ? Ce ne sont pas forcément les mieux placés", déplore le spécialiste. Ainsi, ce serait la solution alternative pour ne pas restreindre les déplacements de tous les Français, tout en ralentissant la propagation de l'épidémie. 

Alors, quels départements pourraient être concernés par ce reconfinement local ? 

Reconfinement local : quels sont les départements les plus à risque ? 

Certains départements abordent les fêtes de fin d'année avec plus de difficultés que d'autres. En effet, le taux d'incidence dans l'est du pays est bien plus élevé que dans le reste du territoire. Pour rappel, le taux d'incidence indique le nombre de personnes testées positives sur 100 000 habitants. Voici la liste des départements qui ont un taux d'incidence supérieur à 250, la semaine du 12 au 18 décembre 2020 : 

  • Aisne : 255,3 pour 100 000 habitants
  • Ardennes : 315,2 pour 100 000 habitants
  • Meuse : 319,3 pour 100 000 habitants
  • Meurthe-et-Moselle : 288,6 pour 100 000 habitants
  • Vosges : 318,5 pour 100 000 habitants
  • Haute-Marne : 320,2 pour 100 000 habitants
  • Haute-Saône : 268 pour 100 000 habitants
  • Doubs : 305,9 pour 100 000 habitants
  • Jura : 287 pour 100 000 habitants

Si certains proposent un reconfinement local, voire national après Noël, d'autres proposent des alternatives moins restrictives. Découvrez-les.

Reconfinement local : quelles alternatives ? 

Martin Blachier, épidémiologiste et médecin, estime qu'un reconfinement local pourrait être utile si "vraiment les chiffres s'enflammaient dans un département". Toutefois, le spécialiste préconise une solution qui, selon lui, serait bien plus efficace pour faire baisser les chiffres. "Si on veut éviter une troisième vague, il faut imposer le télétravail jusqu’à mi-janvier. Mettre le mot confinement, ça ne sert pas à grand chose à part saper le moral des Français", déclare-t-il. Il estime, entre autres, que la faible part de télétravailleurs en septembre est en grande partie responsable de la seconde vague de l'épidémie.