Changement d’heure : "L’épidémie recule quand on est en heure d’été" Istock
INTERVIEW. Le passage à l'heure d'été en inquiète certains, mais est-elle vraiment plus dangereuse face au Covid ? On fait le point avec Olivier Fabre, président de l'Association européenne pour l'heure d'été.
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Plus que deux semaines à l’heure d’hiver. Le passage à l’heure d’été aura lieu le dimanche 28 mars prochain et a une toute autre symbolique cette année. Toujours plongés en pleine crise du Covid-19, les Français vivent sous couvre-feu renforcé depuis maintenant deux mois. L’obligation de rester chez soi à partir de 18 heures va-t-elle tenir le choc avec le changement d’heure ?

Heure d’été : "L'épidémie recule quand on est en heure d'été"

Alors que certains estiment que le passage à l’heure d’été pourrait avoir un effet négatif sur l’épidémie, qu’en est-il vraiment ? Il y a peu de temps, l’ACHED (Association contre l'heure d'été double) expliquait à Planet que "l’heure d’été rend la gestion du couvre-feu à 18 heures bien plus difficile" et estimait "bien plus avantageux de rester à l’heure d’hiver à fin mars que de changer d’heure". L’association va plus loin en souhaitant "un changement d’heure inverse pour revenir à l’heure UTC plus 0 d’avant-guerre". En clair, alors qu’à 2 heures il sera 3 heures le dimanche 28 mars, l’association préfèrerait un recul d’une heure, pour qu’il soit 1 heure du matin et non pas 2 heures.

Alors que des voix s’élèvent contre le passage à l’heure d’été, d’autres au contraire y sont favorables. C’est notamment le cas de l’Association européenne pour l’heure d’été et de son président Olivier Fabre. Interrogé par Planet, ce dernier estime que "l’argument du Covid pour nous faire avaler la double heure d’hiver permanente ce n’est pas très correct, au moment où on traverse une crise sanitaire"."On voit bien que l’épidémie progresse quand on est en heure d’hiver et recule quand on est en heure d’été", ajoute Olivier Fabre. Pour lui, le passage à l’heure d’été nécessite par contre un ajustement des restrictions en vigueur.

Heure d’été : "Il faut que le couvre-feu soit décalé"

Lorsque les Français passent à l’heure d’été, leur mode de vie change. Avec des journées qui débutent à 7 heures et se terminent aux alentours de 22h30, la tentation de passer plus de temps dehors est forte et les soirées s’allongent. "A ce moment-là, 18 heures c’est le milieu de journée", rappelle Olivier Fabre à Planet, ajoutant qu’"il ne sera pas tenable d’enfermer les gens chez eux à 18 heures".

Le président de l’Association européenne pour l’heure d’été pense notamment aux citadins, qui vivent dans des petites surfaces sans extérieur et ne peuvent donc pas profiter facilement d’un jardin. "Il faut que dès l’arrivée de l’heure d’été, le couvre-feu soit décalé au moins d’une heure et qu’il débute au moins à 19 heures", affirme-t-il. Adapter le couvre-feu en fonction de ce changement d’heure, et donc de rythme de vie, aurait plusieurs avantages…

Heure d’été : "Le fait d'être dehors est beaucoup moins risqué"

"Avec l’heure d’été, on sait que les gens peuvent être dehors, pratiquer plus d’activités en extérieur. Ce ne sont pas elles les sources de contamination", rappelle Olivier Fabre : "Le fait d’être dehors est beaucoup moins risqué en termes de contamination que d’être un lieu clos". Aujourd’hui, le président de l’Association européenne pour l’heure d’été demande des garanties sur le maintien du changement d’heure. "Les secteurs qui souffrent le plus sont ceux de l’hôtellerie et de la restauration, l’heure d’été est appropriée pour eux", ajoute Olivier Fabre, avant de conclure qu’un couvre-feu à 19 heures "permettra aux commerçants de terminer leur journée et il n’y aura pas plus de rassemblement qu’aujourd’hui".