"C’est le livreur" : cette arnaque par SMS se propage à grande vitesse
“Bonjour, c’est le livreur”. “Je suis passé ce matin mais votre colis ne rentrait pas dans la boîte aux lettres. Vous préférez un point relais ou que je repasse demain ?”. C’est un message reçu par bon nombre de Français ces dernières semaines, de la part d’un soi-disant livreur.
Contrairement aux fraudes plus classiques, ici, l’approche est humaine, presque bienveillante. Le faux livreur cherche à engager la conversation, et ce n’est qu’après une réponse que le lien piégé est envoyé. Celui-ci redirige vers une fausse page de transporteur, imitant à la perfection l’apparence de Mondial Relay ou de La Poste, pour pousser la victime à reprogrammer une livraison.
Des données personnelles ciblées par un faux livreur
Une fois sur ce site frauduleux, l’utilisateur est invité à renseigner ses données personnelles et bancaires. En réalité, c’est un piège bien connu des experts en cybersécurité : l’hameçonnage. L’objectif est de collecter des informations sensibles, comme votre nom, votre adresse, votre numéro de carte ou vos identifiants bancaires.
D’après Cybermalveillance.gouv.fr, ces attaques ont bondi de 22 % en 2024, avec plus de 64 000 demandes d’assistance recensées. Mondial Relay a d’ailleurs rappelé qu’elle ne contacte jamais ses clients par SMS pour reprogrammer une livraison, et n’utilise pas de numéros commençant par 06, 07 ou 09. L’arnaque se reconnaît aussi à l’absence de numéro de colis, les fautes d’orthographe, ou encore les liens suspects.
Ce n'est pas la première fois que des clients sont pris pour cible par ce genre de supercherie. En avril dernier, une arnaque du même genre visait les Français avec un message similaire : "Votre colis ne rentre pas dans la boîte aux lettres". Cette fois, les escrocs ajoutent le nom du destinataire afin de renforcer l’illusion et piéger plus efficacement les victimes.
Les bons réflexes pour éviter de tomber dans le piège
Le meilleur moyen de ne pas tomber dans le panneau reste la prudence. Ne répondez pas au sms, ne cliquez sur aucun lien, et vérifiez vos commandes uniquement via les sites officiels. Si vous avez le moindre doute, contactez directement le transporteur ou vérifiez l’état de vos colis avec votre numéro de suivi.
En cas de clic involontaire, fermez la page, videz le cache de votre navigateur et surveillez vos comptes bancaires. Si vous avez transmis des données sensibles, faites immédiatement opposition auprès de votre banque et signalez l’arnaque sur les plateformes comme Signal-Spam.fr, 33700.fr ou THESEE (le service officiel du ministère de l’Intérieur).
Enfin, transférez les SMS frauduleux au 33700, un service gratuit mis en place pour bloquer ces numéros à la source. Plus ces arnaques sont signalées, plus elles deviennent difficiles à répliquer.