Ces sacs poubelles pourraient devenir obligatoires pour mieux vous contrôler
De plus en plus de collectivités locales rendent obligatoires les sacs-poubelle transparents afin de vérifier que les habitants trient correctement leurs déchets. Des communes de Charente et du Calvados ont déjà franchi le pas, comme le rapporte TF1 Info. Le dispositif, présenté comme écologique et économique, fait face à quelques résistances.
De la transparence pour inciter à mieux trier
À Grassac, en Charente, les sacs noirs ne sont plus ramassés. Cédric, éboueur interrogé par TF1, explique la règle devenue incontournable : "Comme on ne voit pas le contenu, on ne sait pas si c’est bien trié, pas bien trié. Donc, on laisse sur les trottoirs."
Devant la caméra, il pointe des erreurs fréquentes : un pommeau de douche mêlé aux ordures, un emballage plastique placé au mauvais endroit. Cette nouvelle contrainte semble malgré tout faire évoluer les gestes du quotidien. Un retraité rencontré par TF1 affirme : "Je pense que ça a incité à faire plus attention."
Les chiffres communiqués par le centre de tri Atrion à Mornac viennent confirmer ce changement de comportement : +15 % d’emballages recyclables récupérés, ce qui représente " presque 70 tonnes de plus", selon son responsable Emmanuel Andrieux. Pour Olivier Chamouleau, directeur général en charge de la collecte des déchets, cité par TF1 : "Dès qu’on met en place le sac transparent, on a une augmentation de 10 à 15 % des emballages des sacs jaunes… Ils savent qu’ils peuvent être contrôlés."
Dépôts sauvages : quand les sacs s’accumulent sur les trottoirs
Le même dispositif provoque des crispations dans d’autres territoires. À Vire Normandie, dans le Calvados, des tas de sacs non conformes sont laissés au sol, faute de collecte. Noël, éboueur, justifie l’étiquette de refus qu’il colle parfois dessus : "C’est pas un sac translucide", déplore-t-il sur TF1.
Faute de ramassage, les dépôts sauvages se multiplient. "Moi je pense que ce n’est pas très propre dans une ville", déplore un habitant. "Les personnes commencent à avoir ras-le-bol de voir des trottoirs sales", ajoute une autre riveraine.
De leur côté, les professionnels doivent aussi se protéger contre les abus. Le gérant d’un bar-tabac explique à TF1 qu’il cache ses conteneurs pour empêcher que des particuliers y déposent des sacs noirs interdits.
Des économies sur le dos des contribuables ?
Pour les élus, l’enjeu dépasse le simple geste de tri. L’intercommunalité dépense chaque année près de 700.000 euros pour l’enfouissement des déchets ménagers, selon TF1. La vice-présidente de l’Intercom de la Vire à Noireau, Caroline Brison-Valognes, détaille le potentiel de cette mesure. "Il y a déjà 30 % (de la poubelle) qui pourraient être compostés" et "un peu plus de 20 %" qui devraient rejoindre le recyclage. Le sac transparent constitue, selon elle, un outil pour "mieux identifier ce qu’il y a dedans pour mieux trier".
L’objectif affiché est une économie de 200.000 euros par an. Pour le moment, aucune amende n’est prévue en cas de non-respect, mais cette mesure pourrait être envisagée si les habitants ne respectent pas les règles.