Attention à ces arnaques qui arrivent directement dans vos boites aux lettres
A première vue, tout semble authentique : logo, mise en page professionnelle, langage administratif... Pourtant, ce courrier (que vous avez peut-être reçu) est bel et bien une tentative de fraude habilement orchestrée.
De fausses factures, envoyées par voie postale, qui sont l’œuvre d’escrocs bien organisés qui cherchent à vous soutirer de l’argent en toute impunité. Les autorités locales et nationales, appellent à la plus grande vigilance.
Le principe est simple mais redoutablement efficace : la victime reçoit une lettre qui l’informe qu’un prélèvement automatique n’a pas pu être effectué, généralement en raison d’un changement de domiciliation bancaire. Le document enjoint alors le destinataire à régulariser rapidement sa situation en effectuant un virement vers un compte bancaire dont les coordonnées sont, évidemment, frauduleuses. Le montant demandé reste modeste, souvent entre 30 et 50 euros, n'éveille pas toujours les soupçons. Beaucoup de destinataires paient sans se poser de questions, pensant éviter une coupure d’électricité ou des frais supplémentaires.
Le papier inspire toujours confiance
Cette méthode d’arnaque fonctionne d’autant mieux qu’elle exploite une faille psychologique bien connue : le papier, contrairement aux courriels ou aux SMS, inspire encore une certaine confiance. Les escrocs l’ont bien compris. Ils ciblent en priorité les personnes âgées ou isolées, moins familiarisées avec les fraudes et plus susceptibles de croire à ce type de courrier. Le support papier donne un sentiment d’authenticité, renforcé par le ton administratif et les mentions légales copiées à l’identique des vraies correspondances EDF.
Les conséquences pour les victimes sont loin d’être anodines. Certaines se contentent d’un simple virement, perdant quelques dizaines d’euros. Mais d’autres sont plus gravement touchées car elles transmettent leurs coordonnées bancaires, ouvrant ainsi la porte à de futurs prélèvements illégitimes.
Sur le plan légal, ces actes relèvent clairement de l’escroquerie, souvent aggravée par la préméditation et la constitution en bande organisée. En théorie, les auteurs de ces faits risquent jusqu’à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende, des peines alourdies si les victimes sont vulnérables. En pratique, toutefois, peu d’affaires de ce type aboutissent à des condamnations, faute de plaintes déposées et de pistes concrètes pour remonter jusqu’aux auteurs. La nature discrète et anonyme du courrier postal rend l’identification des fraudeurs particulièrement difficile.
Vigilance constante
Les experts en cybersécurité et les associations de consommateurs recommandent une vigilance constante. Dès réception d’un courrier suspect, il est essentiel de ne pas effectuer de paiement sans avoir vérifié la véracité de la demande. Le réflexe à adopter est de se connecter à son espace client EDF pour vérifier l’état de son compte ou de contacter le service client.
D'après Capital, en 2023, 500 000 plaintes ont été déposées concernant des arnaques en tous genres.
En cas de doute, mieux vaut appeler EDF directement plutôt que de répondre à une lettre qui pourrait être frauduleuse. L'entreprise a publié des conseils à destination de ses clients. Toute tentative d’escroquerie doit également être signalée à la plateforme auprès des autorités à cette adresse www.internet-signalement.gouv.fr.
Même si cette arnaque cible actuellement les clients EDF, rien n’empêche les escrocs de reproduire le même stratagème avec d'autres entreprises de service public ou privés : fournisseurs de gaz, opérateurs téléphoniques, assureurs… En profitant de la confiance des usagers envers le courrier traditionnel, les malfaiteurs exploitent un angle mort de la sécurité : l’absence de vigilance face aux documents physiques.
De nombreux témoignages sur les réseaux sociaux et les forums confirment l’ampleur du problème. Certains internautes font part de leur méfiance spontanée, quand d’autres racontent avoir failli tomber dans le piège. La confusion est d’autant plus grande que ces faux courriers reprennent souvent les mentions légales exactes d’EDF, allant jusqu’à imiter les références client ou les coordonnées de l'entreprise.