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Le nombre d’incendies domestiques a bondi de 50 % en dix ans ! C’est ce que révèle la deuxième édition de l’Observatoire de la Sécurité des Foyers créé par Covéa, Verisure et Saretec. En 2018, 211 000 incendies domestiques sur 3,6 millions de sinistres "habitation" indemnisés par les assureurs ont été comptabilisés, soit 6%. Il s’en produit d’ailleurs un toutes les 2 minutes en France (contre 19 minutes dans l’esprit des Français). Face à ces sinistres trop souvent sous-estimés, il convient de sensibiliser la population. D’autant plus en cette période de confinement, durant laquelle les Français y sont plus exposés.
"Avec le développement du télétravail et les périodes de confinements, les Français sont de plus en plus à leur domicile. Il est essentiel qu’ils prennent conscience que le risque incendie existe bel et bien malgré leur présence à domicile et que des gestes simples existent pour limiter ce danger", indique Jean-Vincent Raymondis, Directeur général adjoint de Saretec.
Incendie domestique : un risque bien trop sous-estimé
Le rapport met en évidence un point inquiétant. Si un Français sur 3 a déjà été confronté à incendie directement ou via son entourage, "beaucoup pensent encore que cela ne peut arriver qu’aux autres", nous détaillent l’expert. Le cambriolage demeure d’ailleurs le sinistre le plus craint pour son domicile (55%), suivi des actes de malveillance et de dégradation (34%). "Bien que son nombre soit élevé", l’incendie n’arrive qu’en 3ᵉ position, avec 33%. Pis, "près de 9 Français sur 10 considèrent le risque d’incendie faible pour leur résidence principale", stipule l’étude.
Quels sont les comportements les plus à risque ?
À quoi sont dus les incendies domestiques ?
Si les Français connaissent les principales menaces d’incendie domestique tout comme les réflexes à adopter en cas de sinistre, ils continuent d’effectuer certaines pratiques dangereuses. Négligence, imprudence… "Le feu peut partir en quelques minutes seulement, et créer des dommages assez importants", assure Jean-Vincent Raymondis.
"La majorité des incendies se déclenchent d’ailleurs le plus souvent le soir ou en début de matinée alors que les personnes sont à leur domicile et lorsque tout est éclairé", ajoute-t-il.
Voici les 5 comportements les plus risques détaillés dans le rapport :
- Laisser des chargeurs ou des appareils électriques branchés (67%)
- Avoir plusieurs appareils ou plusieurs multiprises branchés sur une même prise (55%) : "Elles ne sont pas prévues pour être branchées en cascade. Gardez aussi en tête qu’un fil pincé par un meuble peut engendrer un risque d’échauffement et déclencher un incendie. C’est pourquoi il est important de vérifier fréquemment les installations dans votre logement", explique le DGA de Saretec.
- Laisser des aliments sur une plaque de cuisson sans surveillance (42%) : "Ne vous éloignez jamais longtemps d’une casserole ou d’une poêle sur le feu, ne serait-ce que pour répondre à un appel de quelques minutes, vous pourrez le regretter", assure-t-il. "La cuisine est le premier lieu de départ d’un feu dans une habitation. Il faut donc vraiment penser à ne jamais laisser un point chaud ou un objet chaud, comme les bougies parfumées, sans surveillance".
- Recharger un smartphone/tablette/ordinateur sur une surface facilement inflammable (40%)
- Ne pas entretenir les installations électriques du domicile (30%) : "Les appareils défectueux ou objets de décoration non conformes telles que les guirlandes électriques à Noël par exemple peuvent être extrêmement dangereuses. Pensez à les vérifier avant de les réutiliser", conseille l’expert.
À quelle période les incendies sont-ils les plus fréquents et comment les éviter ?
Incendies domestiques : veillez à bien utiliser le détecteur de fumée
C’est en hiver, de décembre à mars, que les incendies domestiques sont les plus nombreux, quand les chauffages de tout type (poêle, cheminée, chaudière…) fonctionnent à plein régime. "Décembre et janvier sont tristement, les mois plus propices". Ils se produisent surtout le soir et la nuit (à 41 %), et sont plus meurtriers la nuit (70 %).
Inculquer les bons gestes à adopter pour s’en prémunir ou pour s’en sortir est donc essentiel. C’est la raison pour laquelle un livre blanc a été édité.
"Coupez le gaz et l’électricité en sortant, entretenir les appareils, ranger les produits inflammables, ne pas surcharger les branchements, débrancher les appareils inutilisés… L’ensemble de ces éléments doit être appliqué, en plus de vous doter de détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF)", prévient Jean-Vincent Raymondis.
Ces appareils ont permis de sauver 400 vies en en deux ans, "soit une réduction spectaculaire de 25%, mais ils sont encore trop peu nombreux", déplore-t-il. Malgré la loi Morange et Meslot de 2015 rendant obligatoire ce système dans chaque logement 11% des foyers n’en sont toujours pas équipés.
"Il est primordial d’en avoir un. Pour qu’il soit efficace, installez-le dans des lieux de vie hors de la cuisine et de salle de bain, où la buée peut brouiller le système. Si votre logement a deux étages, mieux vaut en disposer un à chaque étage, près des chambres."
Et de conclure : Vous pouvez aussi en choisir un connecté pour être sûr de l’entendre en cas de problème, via un appel."