Les régions où l'on consomme le plus d'alcool en France
À l'approche des fêtes de fin d'année et du fameux défi du "Dry January", Santé publique France a publié son traditionnel Baromètre qui analyse celle de nos compatriotes. Si la tendance nationale est à la baisse concernant la consommation quotidienne d'alcool, les disparités régionales restent particulièrement marquées. Elle le constat est sans appel : elle "reste trop fréquente."
Une consommation excessive "stable"
Santé publique France regrette en introduction qu'en 2024, "22,2 % des adultes déclarent une consommation au-dessus des repères de consommation à moindre risque au cours des sept derniers jours (30,3 % des hommes et 14,6 % des femmes), proportion stable par rapport à 2021", date de la dernière étude complète sur le sujet. Le Midi Libre, qui résume ce rapport, rappelle que les autorités sanitaires fixent un maximum de 10 verres par semaine, un maximum de 2 verres par jour et au moins 3 jours sans boire une goutte. Ce sont les "recommandations officielles" qui définissent le seuil à respecter pour ne pas être dans l'excès.
"Dans l’ensemble de la population adulte, cette proportion (de personnes qui dépassent les recommandations, Ndlr) est maximale parmi les 30-49 ans mais varie relativement peu, restant entre 21 % et 25 % selon la classe d’âge. Parmi les hommes, la part d’adultes dépassant les repères est significativement plus basse parmi les 18-29 ans que parmi les autres classes d’âge. En revanche, parmi les femmes, la part d’adultes dépassant les repères est plus élevée parmi les 18-49 ans et nettement plus basse au-delà de 50 ans."
Un consommation d'alcool qui "reste trop fréquente"
Alors que l'on vient d'apprendre que de nombreux paquets de cigarettes allaient augmenter de 50 centimes au 1er janvier 2026, dépassant les 13 euros, aucune surtaxe n'est prévue sur l'alcool - hormis sur quelques boissons sucrées conçues pour les jeunes -, responsable d'environ 40 000 morts par an d'après le ministère de la Santé (contre 70 à 75 000 pour le tabac). Pour tant, sa consommation "reste très fréquente en France."
"En 2024, 90,4 % des 18-79 ans déclarent avoir déjà bu de l’alcool dans leur vie, 54,7 % l’ayant fait au cours des sept derniers jours. Les hommes sont 62,3 % à déclarer avoir consommé au cours des sept derniers jours contre 47,7 % des femmes." Et les Français, en général, n'ont pas l'intention d'être raisonnables. "Parmi les adultes ayant consommé de l’alcool lors des sept derniers jours, 17,2 % déclarent avoir envie de réduire leur consommation, les hommes (19,0 %) davantage que les femmes (14,9 %) et les personnes dépassant les repères (26,7 %) davantage que celles ne les dépassant pas (10,7 %)."
Non, les "pauvres" ne boivent pas plus que les autres !
En effet, les plus défavorisés (au contraire du tabagisme) ne sont pas ceux qui lèvent le plus le coude. Santé publique France : "Les personnes les plus favorisées (détentrices d’un diplôme supérieur au Baccalauréat ou déclarant être à l’aise financièrement) sont, en proportion, plus nombreuses à avoir dépassé les repères de consommation à moindre risque au cours des sept derniers jours. Ainsi, la part d’adultes dépassant les repères est de 26,0 % parmi ceux ayant un niveau de diplôme supérieur au Baccalauréat contre 19,3 % parmi ceux ayant un niveau de diplôme inférieur au Baccalauréat ou non diplômés. "
"La part d’adultes dépassant les repères est de 29,5 % parmi les personnes déclarant être à l’aise financièrement contre 19,7 % parmi celles déclarant y arriver difficilement financièrement ou ne pas y arriver sans faire de dette. Ce gradient s’observe aussi bien parmi les hommes que parmi les femmes. Par ailleurs, la part d’adultes dépassant les repères est maximale parmi les agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d’entreprise et les cadres et professions intellectuelles supérieures et minimale parmi les employés. Enfin, la consommation au-dessus des repères est plus fréquente parmi les actifs occupés."
Découvrez, dans notre diaporama ci-dessous les régions métropolitaines où l'on boit le mois et le plus. Nous n'y avons pas intégré les départements et régions d'Outre-mer car ils sont bien plus sages et beaucoup moins nombreux à ne pas respecter les recommandation officielles : 11,1 % en Guadeloupe, 14 % en Guyane, 13,4 % à La Réunion et 14 % en Martinique. Faites la comparaison vous-même...
La Corse : meilleure élève en métropole
La Corse est la région de France métropolitaine la plus raisonnable. Les iliens ne sont "que" 18,9 % à dépasser les recommandations officielles.
L'Île-de-France : deuxième de la classe
C'est en Île-de-France que l'on trouve ensuite le moins de buveurs excessifs : le "petit noir" au comptoir est roi . Ils sont 19 % à y avouer ne pas respecter les recommandations officielles.
Le Centre-Val-de-Loire : troisième marche du podium
D'après un baromètre Ifop 2025 réalisé pour Vin & Société, les Français ne sont plus que 77 % à boire du vin en 2025, contre 85 % en 2019. Une baisse spectaculaire. Cela se voit en Centre-Val-de-Loire, grande région productrice, où les habitants ne sont que 20,3 % à déclarer ne pas respecter les recommandations officielles.
La Provence-Alpes-Côte-d'Azur : au pied du podium
Les habitants de la région emblématique du pastis, qui produit également d'excellents rosés, ou des grands vins rouges, tels le Gigondas ou le Châteauneuf-du-Pape, l'ont bien compris : ils sont à consommer à modération. En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, ils sont 20,7 % à admettre ne pas respecter les recommandations officielles.
La Bourgogne-Franche-Comté : sous de bons "hospices"
Dans la région des hospices de Beaune, productrice de certains des plus grands vins du monde, là aussi, la consommation est modérée. Les habitants de la Bourgogne-Franche-Comté sont 21,2 % à avouer ne pas respecter les recommandations officielles.
Le Grand Est : mention bien
Entre le champagne et les vins d'alsace, les habitants du Grand Est on l'embarras du choix pour déguster de grands crus. Mais ils le font avec modération, étant 21,6 % à reconnaître reconnaître ne pas respecter les recommandations sanitaires.
La Normandie : "mollo" sur le "calva"
La Normandie, pays du cidre mais aussi du "calva", on est aussi raisonnables. Ses habitants sont 22,1 % à admettre ne pas respecter les recommandations officielles.