Retraite : les 12 pièges à éviter et opportunités à saisir
Gare aux arbitrages mal menés. En matière de retraite, le manque d'anticipation, d'information ou des mauvais calculs peuvent avoir de lourdes conséquences sur votre future pension. L’anticipation et la vérification de votre relevé individuel de carrière (RIS) restent donc primordiales pour l’optimisation de votre futur niveau de vie. D’autant que selon un récent rapport de la Cour des comptes, un dossier sur six comporte une erreur de calcul, très souvent en défaveur de l’assuré.
Pour éviter tout retard de paiement ou pension erronée, il est ainsi conseillé d’effectuer un bilan sur vos droits à la retraite au moins six mois avant la date de départ.
"Prenez connaissance de votre relevé de carrière via le site de l’Assurance retraite. Vous pourrez ainsi comparer les informations inscrites avec les vôtres avant de simuler votre future pension, à l’aide du calculateur M@rel", conseille Dominique Prévert, associé d’Optimaretraite.
Retraite : comment obtenir des trimestres ?
Vous envisagez de bientôt liquider vos droits et remarquez qu’il vous manque des trimestres ? Faisons le point sur les façons de les obtenir.
"Il existe deux catégories de trimestres : ceux qu’on acquiert par le jeu des cotisations sociales (validation d’un trimestre tous les 150 Smic horaires brut) ou qu’on rachète, et ceux qui nous sont attribués "gratuitement" au titre de situations particulières survenues tout au long de sa carrière, comme les périodes de chômage, arrêts maladie, ou encore la majoration pour enfant", détaille l’expert.
Gardez toutefois à l’esprit que "dans tout dossier, les enjeux financiers se trouvent dans les pièges à éviter et les opportunités à saisir. Veillez donc à bien les identifier, car une décision prise au mauvais moment, va perdurer tout au long de votre retraite, soit 22 à 28 ans selon que vous êtes une femme ou un homme". En voici huit dans le diaporama ci-dessus.
Les pièges à éviter
Pour ne pas voir votre futur niveau de vie fondre comme neige au soleil, prenez garde aux écueils suivants.
1. Ne pas s’informer
"Régimes cotisés, droits générés, âge légal de départ… La législation est très complexe. Il peut donc y avoir des pertes et des manques à gagner. Pour vous protéger, intéressez-vous impérativement à la question. Rien ne se fera seul. Informez-vous sur vos droits", préconise Dominique Prévert.
2. Ne pas vérifier votre stock de droits
"Il y a très souvent un décalage entre la réalité de carrière dont vous avez le souvenir et les informations indiquées sur votre relevé de carrière", rappelle-t-il. Ainsi, la grande majorité des retraités perçoivent une pension erronée. Changement de statut ou d’employeur, petits jobs, période de chômage, expatriation… Plus la vie professionnelle a été mouvementée, plus le risque d’erreur est fort", prévient le spécialiste.
"Identifiez donc le stock de vos droits acquis en comparant la réalité de votre carrière avec vos données et votre RIS, et signalez les erreurs ou oublis repérés le plus tôt possible."
3. Ne pas avoir de stratégie de fin de carrière
"En fonction de vos désirs, vos objectifs, vos besoins, instaurer une stratégie de fin de carrière afin de sécuriser et optimiser vos droits est indispensable. Selon votre profil de carrière (pleine ou non), les décisions ne seront pas les mêmes", prévient l’expert.
4. Ne pas raisonner en euros
"Ne raisonnez pas en trimestres, surcote ou décote, mais en euros ! Si, par exemple, vous n’avez pas atteint vos trimestres à l’âge légal, et que partir est pénalisant pour vous en euros, étudiez la possibilité et l’intérêt de racheter des trimestres, en calculant le retour sur investissement."
"A contrario, si votre carrière est pleine à 62 ans (âge légal), le cumul emploi-retraite peut vous permettre de liquider vos droits, tout en continuant de travailler", détaille l’associé du cabinet spécialisé.
5. Ne confondez pas retraite complète et taux plein
Il ne faut pas confondre certains éléments. Une retraite complète n’est pas synonyme de taux plein, qui est "le taux maximal de 50 % pour la pension de base du régime général, sans minoration", rappelle Dominique Prévert. Or, "il est possible d’atteindre le taux plein sans avoir le bon nombre de trimestres", explique-t-il : taux plein automatique à 67 ans par exemple, départ pour inaptitude au travail, cotisation dans un régime autre que celui des salariés ou à l’étranger… "Dans ces situations, malgré le taux plein, la pension de base est tout de même affectée par une proratisation et n’est donc pas "complète", prévient-il. Vous pouvez ainsi subir une minoration sur votre pension.
6. Ne spéculez pas sur les trimestres acquis
"Certains régimes complémentaires, déconnectés des régimes de base, se fondent sur l’âge et non sur les trimestres acquis ", rappelle l’associé d’Optimaretraite. Il ne sert donc à rien de spéculer en sur un éventuel taux plein.