Retraite : combien de pensions de réversion peut-on toucher, au maximum ?Istock
La pension de réversion permet aux conjoints de retraités décédés de toucher une partie de la pension de feu leur partenaire. Dans certains cas, il est même possible d'en toucher plusieurs. Explications.
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Difficile de passer à côté de la réversion. Ce dispositif, qui permet pour l’essentiel aux femmes de retraités décédés de percevoir une partie de la pension à laquelle ils pouvaient prétendre de leur vivant, s’avère indispensable pour lutter contre les inégalités de revenus. Comme l’expliquait l’économiste Florence Legros dans nos colonnes, ces dernières persistent même après la cessation d’activité quand elles ne s’aggravent pas tout simplement. Ce qui ne signifie pas que le processus de réversion soit parfait, au contraire ! Il demeure conditionné à un certain nombre de critères, parfois strictes, dont la question du remariage dans certains cas.

Est-ce à dire qu’il n’est pas possible de percevoir la réversion de son ancien époux après s’être remarié(e) ? Qu’il est impossible de toucher deux réversions ou plus ? Pas nécessairement. Explications.

Pension de réversion : ce qu’il faut savoir pour bien saisir le problème

“La réversion est une pension attribuée sous conditions au conjoint d’un assuré après le décès de celui-ci. Elle correspond à une partie du montant dont il bénéficiait : environ 54% pour les salariés et les indépendants, 50% pour les anciens agents de la fonction publique, 60% pour les régimes complémentaires”, explique d’entrée de jeu Philippe Crevel, qui poursuit, soulignant les critères susceptibles de bloquer la perception de plusieurs réversions.

Certains régimes ne tolèrent pas le remariage, ce qui ne permet pas de bénéficier d’une deuxième réversion. D’autres conditionnent sa perception à des plafonds de ressources, ce qui signifie qu’il ne faut pas excéder certaines limites pour en toucher plusieurs”, résume-t-il.

Réversion : combien de pensions peut-on théoriquement toucher ?

Bénéficier d’une pension de réversion, informe Pleine-Vie sur son site, implique de penser à la demander. Le dispositif n’est pas attribué automatiquement. Ceci étant dit, il est théoriquement possible de cumuler plusieurs réversions, à condition de ne pas dépasser les planchers de ressource fixés dans le cadre du régime général et de ne pas épouser d’anciens travailleurs ayant cotisé à l’Agirc-Arrco pour le régime complémentaire. L'expert n'est pas en mesure de donner un chiffre précis, puisqu'il n'existe pas, à priori, de limite théorique dans le cas de figure précédemment évoqué.

L’organisme refuse en effet la revalorisation à toutes les pensionnées remariées.

S’il est possible, au moins sur le plan théorique, de profiter de plusieurs réversions, la mission peut sembler difficile une fois face à des cas pratiques. Pourtant, ce n’est pas tout à fait improbable, juge Philippe Crevel. “Certains régimes versent des pensions de réversion au prorata du temps passé en tant qu’époux. Dès lors, un mariage qui n’aurait pas duré n’engendrerait qu’une petite réversion, ce qui pourrait permettre de la toucher en plus d’une autre sans dépasser les plafonds”, observe en effet l’économiste.

Pension de réversion : dans quel cas risque-t-on de la perdre ?

Si indispensable la réversion puisse-t-elle s’avérer, il n’en demeure pas moins qu’il est possible de la perdre. C’est le cas pour tous les bénéficiaires qui se remarient et qui jouissaient auparavant d’une pension versée par l’Agirc-Arrco, mais il n’est pas nécessaire d’aller si loin : le retour à la vie en concubinage peut aussi entraîner la perte des droits. 

Bien évidemment toute situation entraînant la hausse des moyens de l’assuré(e) est susceptible, dès lors qu’elle s’accompagne d’une progression des ressources de celui ou de celle-ci de provoquer la perte de la réversion. Si le plafond est dépassé, il n’est plus possible d’y prétendre, rappelle le site spécialisé pension-reversion.fr

Dans certains cas de figure, il est même possible de perdre la réversion avant même de la toucher. Cela résulte généralement d’une demande survenue à un moment où les conditions de ressource ne sont pas remplies, parfois du fait d’un cumul emploi-retraite. Soyez vigilants.