Bien vivre sa retraite : pourquoi cela pourrait être encore plus dur que prévuIllustrationIstock
Une majorité de Français sous-estiment très largement le coût de la retraite. Les surprises qui vous attendent son nombreuses... Et rarement plaisantes.

Bien anticiper sa retraite : tous les pièges à éviter

En France, un retraité sur cinq estime ne pas disposer d’un revenu suffisant pour vivre confortablement. C’est nettement plus que les moyennes mondiales (15% des retraités qui déclarent ne pas avoir assez pour vivre décemment) et européenne (14%), rapporte le quotidien national Les Echos, qui cite l’étude Schroders Global Investor Study.

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Par ailleurs 64% des retraités souhaiterait gagner davantage. Un constat sans appel mais pas si surprenant quand on sait qu’une très large majorité des Français sous-estiment considérablement le coût de la vie après la cessation d’activité. En moyenne, ils pensent qu’ils percevront 78% de leur salaire une fois à la retraite mais en réalité la pension ne correspond qu’à 61% du salaire final. La différence est de taille et conduit de nombreux retraités à une impasse financière qu’il n’avait pas anticipé.

Parmi les dépenses sous-estimées on retrouve notamment tout ce qui est lié à la subsistance. Les futurs retraités prévoient généralement d’y consacrer 30% de leur budget. En pratique, ils y allouent 46 % de leurs revenus, une fois à la retraite. Mécaniquement, cela implique de revoir à la baisse tous les autres pôles de dépenses prévus : l’achat d’un nouveau bien immobilier est passe de 14% à 4% du budget, tandis que les voyages représentent en moyenne 13% du budget d’un retraité. Les soins montent à 10% et les loisirs à 9%.

En outre, les retraités allouent beaucoup plus d’argent à leurs investissements que ce qu’ils envisageaient, en tant qu’actifs. D’après l’étude de Schroders Global Investor Study, ils investissent 20% du total de leur épargne-retraite mais ne prévoyaient de le faire qu’à hauteur de 8%.

Bien anticiper sa retraite : de l'importance de l'épargne-retraite

Une majorité considérable de futurs retraités estime d’ailleurs ne pas être assez informés de leur futur niveau de vie. D’après l’étude Audencia-Humanis dont La Tribune se fait l’écho, ils serait 57% a souhaiter être mieux informer. Près de la moitié d’entre eux envisagent d’ailleurs de continuer à travailler et un peu plus d’un tiers des retraites regrettent ne pas avoir mieux anticipé sur leur épargne.

C’est essentiel : parce que l’investissement des actifs proches de la retraite est limité, ils sont contraints de procéder à des arbitrages passé la cessation d’activité. Or, ces choix impliquent des sacrifices en termes de confort de vie, de projets personnels…

"Le fait que les particuliers sous-estiment la proportion de leur revenu de retraite qui devra être affecté aux dépenses de subsistance de base et le montant dont ils auront besoin pour vive confortablement à la retraite constitue un véritable danger, en particulier dans le contexte actuel de faibles rendements et d’inflation croissante", estime Lesley-Ann Morgan, directrice mondiale de l’expertise retraite de Schroders. Elle déplore d’ailleurs que les actifs négligent l’épargne-retraite "jusqu’à l’approche de la cinquantaine et de la soixantaine" parce qu’à cet âge-là "il sera probablement trop tard pour combler l’écart d’épargne".