Premier ministre : la France sera fixée d’ici vendredi soir
Le compte à rebours est lancé. Invité du journal de 20h de France 2 ce mercredi soir, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a affirmé “je sens qu'un chemin est possible encore, il est difficile et j'ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s'éloignaient et que je pense que la situation permet au Président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures”.
Une annonce confirmée par l'Élysée juste après cet entretien. Selon la présidence, le chef de l'État remercie Sébastien Lecornu pour son travail des 48h dernières heures et précise qu’il a “pris connaissance des conclusions de ce dernier : majorité de députés contre la dissolution, existence d'une plateforme de stabilité, chemin possible pour adopter un budget d'ici le 31 décembre”.
Un gouvernement sans ambitions présidentielles
Sébastien Lecornu a déclaré avoir "mené à terme sa mission" après avoir consulté plusieurs partis politiques. Il affirme avoir “tout essayé”. Il a également estimé que "ce n’est pas le moment de changer de président de la République", rappelant qu’une éventuelle suspension de la réforme des retraites, actuellement au cœur des débats, entraînerait, selon lui, un coût d’au moins 3 milliards d’euros en 2027.
Selon lui, la prochaine équipe devra être "complètement déconnectée des ambitions pour 2027". Face au blocage, un nom venu de la gauche pourrait être une solution envisageable. Olivier Faure (PS), Raphaël Glucksmann (Place publique) ou Marine Tondelier (EELV) sont évoqués. Le premier a affirmé être prêt, mais il peine à faire l’unanimité dans son propre camp.
Le casse-tête des équilibres politiques
Raphaël Glucksmann lui, se montre également disposé à accepter le poste de Premier ministre si celui-ci lui était proposé, mais il garde également un œil sur 2027. Quant à Marine Tondelier, elle paraît aussi comme une candidate mais sa proximité avec LFI pourrait la disqualifier. D'autres figures susceptibles de faire consensus à gauche pourraient également être proposées, à l’image de Lucie Castets, dont le nom avait été avancé par le NFP après les législatives de 2024. Mais cette dernière ne devrait également pas faire partie des options en raison de sa proximité avec LFI.
Depuis le dernier scrutin législatif, les forces de gauche réclament la nomination d’un Premier ministre issu de leurs rangs à la tête d’un gouvernement clairement ancré à gauche et écologiste. Cette demande a été réaffirmée par le PS, les Écologistes et le PCF à la suite de la démission de Sébastien Lecornu. Ouverts à une forme de "cohabitation", ces partis rejettent toutefois toute alliance avec la droite, et Olivier Faure a fermement écarté l’idée d’un gouvernement partagé avec la macronie.