Démission de Sébastien Lecornu : qui pour le remplacer ?
Ce lundi 6 octobre est, le hasard est total, la saint Bruno. Et ce sont deux Bruno qui ont principalement mené le Premier ministre Sébastien Lecornu à remettre ce matin, moins de 12 heures après avoir nommé les membres de son gouvernement, sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée. Mais pourquoi deux Bruno ?
Sébastien Lecornu : "les conditions n'étaient pas réunies pour gouverner"
Parce que le retour de Bruno Le Maire, intronisé aux Armées et jugé en grande partie responsable du déficit actuel de la France après ses années passées à Bercy, a scandalisé l'autre Bruno, Retailleau, maintenu à l'Intérieur. Il a brandi la menace de démissionner lui-même et celle du départ des ministres Les Républicains dès qu'il en a eu connaissance. En effet, la nomination de Bruno Le Maire a été tue jusqu'à la dernière seconde et seulement révélée quand Emmanuel Moulins, secrétaire général de l'Elysée, à dévoilé la liste du nouveau gouvernement.
Dissolution ou nouvelle nomination : que va faire Emmanuel Macron ?
La "balle" est désormais dans le camp du Président, comme d'habitude en réalité. L'épisode François Bayrou semble avoir démontré qu'Emmanuel Macron n'a pas l'intention de démissionner, ni de dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale. LFI à l'heure où nous écrivons ces lignes, demande sa destitution, le PS, les Républicains et le Rassemblement national eux appellent à la dissolution. Mais le Chef de l'Etat pourrait persister et signer et nommer à nouveau un Premier ministre. D'ouverture cette fois-ci ? Mais à gauche ou à droite ?
La censure remise à plus tard faute de Premier ministre ?
Sébastien Lecornu devait mardi 7 octobre donner son discours de politique générale devant le Parlement. LFI avait déjà annoncé votre la censure dans la foulée de ce discours. Le PS et le RN attendaient la nomination du gouvernement survenue hier soir pour se décider. Décision prise ce matin avant même l'annonce de la démission du Premier ministre : ils voteraient aussi la censure, à cause du maintien de trop nombreux ministres macronistes et évidemment, du come-back de Saint Bruno Le Maire.
Deux hypothèses se dégagent donc : une nouvelle dissolution à l'initiative d'Emanuel Macron, ou la nomination d'un nouveau Premier ministre. Retrouvez, en prenant en compte ces paramètres, les personnalités politiques qui pourraient prendre la suite de Sébastien Lecornu à Matignon, dans notre diaporama ci-dessous.
Jordan Bardella
En cas de dissolution, en se basant sur le sondage IFOP/FIDUCIAL réalisé pour Sud Radio et L'Opinion, publié le 30 septembre sur les intentions de vote des Français au premier tour de l'élection présidentielle de 2027, Jordan Bardella arrive en tête avec 33 à 35 % des voix. Des législatives anticipées pourraient confirmer cette tendance et pousser Emmanuel Macron à nommer le président du RN en cas de victoire (Marine Le Pen étant toujours menacée d'inéligibilité).
Eric Ciotti
Si jamais le RN et ses alliés remportent les législatives anticipées, Eric Ciotti étant leur principale caution venue de la droite républicaine, il pourrait être choisi pour le poste de Premier ministre. Surtout si Jordan Bardella souhaite se "préserver" pour la présidentielle de 2027.
Raphael Glucksmann
En cas de dissolution, là aussi en se basant sur le sondage IFOP/FIDUCIAL réalisé pour Sud Radio et L'Opinion, publié le 30 septembre sur les intentions de vote des Français au premier tour de l'élection présidentielle de 2027, Raphaël Glucksmann, chef du parti Place publique, est le candidat de gauche qui récolterait le plus de voix, avec 14 à 16 %. Loin devant Olivier Faure. Et comme Emanuel Macron ne nommera jamais Jean-Luc Mélenchon Premier ministre, le compagnon de Léa Salamé pourrait obtenir le poste.
Bruno Retailleau
Si le sondage IFOP/FIDUCIAL réalisé pour Sud Radio et L'Opinion ne donne que 9 à 13 % des voix à Bruno Retailleau au premier tour de la présidentielle 2027, c'est lui qui a forcé Sébastien Lecornu à la démission. Si Emmanuel Macron ne demande pas la dissolution et opte pour un nouveau gouvernement d'ouverture, il pourrait nommer le chef des Républicains.
Olivier Faure
Bien que le sondage IFOP/FIDUCIAL réalisé pour Sud Radio et L'Opinion ne lui donne que 7 % des voix au premier tour de la présidentielle 2027, Olivier Faure reste le chef du Parti socialiste, et pourrait donc représenter la gauche historique au gouvernement en étant nommé Premier ministre d'ouverture par Emmanuel Macron.
Jean-Yves Le Drian
Son nom est revenu à plusieurs reprises à chaque nouvelle rumeur de nomination d'un nouveau Premier ministre. Cette fois-ci serait-elle la bonne ? Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de la Défense sous François Hollande, puis de l'Europe et des Affaires étrangères au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, pourrait faire consensus, ayant quitté le PS et étant considéré comme un homme rompu aux affres de la politique.
Gérald Darmanin
Homme de droite, plébiscité par ses actions en tant que Garde des Sceaux, Gérald Darmanin pourrait faire consensus à droite. C'est de plus un proche d'Emmanuel Macron.
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