Pas d'augmentation des retraites et de la CAF : le projet d'année blanche auquel réfléchit le gouvernement

Le site impots.gouv.fr rappelle, au présent un fait datant d'il y a bientôt 6 ans, à la mise en place de la réforme voulue par Emmanuel Macron : "Pour éviter un double prélèvement en 2019 (le prélèvement à la source de vos revenus de 2019 et l'impôt sur vos revenus de 2018), l'impôt sur vos revenus courants de 2018 a été effacé (dispositif dit de 'l'année blanche' sous la forme du 'crédit d'impôt de modernisation du recouvrement')." Ce qui n'avait pas empêché plusieurs millions de Français de le payer... Mais l'année blanche que voudrait instaurer le gouvernement (à tout le moins Bercy) pour 2026, après y avoir déjà pensé les deux années précédents, est d'un tout autre calibre.
Année blanche : l'objectif de 40 milliards ne sera même pas atteint
Ayant échoué pour différentes raisons, comme le blocage parlementaire, à réaliser les 40 milliards d'économies voulues en 2025 sur les dépenses publiques, il miserait tout désormais sur 2026. Les mesures envisagées, d'après Le Figaro, ne permettraient toutefois de récupérer que 28 milliards au maximum. Le quotidien précise que "dans le jargon des finances publiques", "année blanche" signifie "gel total ou partiel des dépenses indexées sur l’inflation." Mais qu'en politique, cela peut vouloir dire bien d'autres choses.
Année blanche : les retraités une nouvelle fois visés
Ils sont dans le collimateur du ministère de l'Economie depuis la rentrée 2024. Alors qu'on avait quasiment réussi à leur faire admettre que leurs pensions ne seraient pas revalorisées en 2025, cela avait échoué et précipité la chute du gouvernement Barnier, censuré par le NFP et le RN. Pour Bercy, le niveau de vie des retraités reste trop élevé par rapport à celui des actifs et un coup de rabot sur 12 mois ne devrait pas les traumatiser. En 2026, cette revalorisation basée sur l'inflation (estimée à 2 % l'année prochaine) est pour l'instant menacée. Pour le ministre, Eric Lombard, ce serait "la moins mauvais des solutions." Il a toutefois déclaré jeudi matin dur France 2 que des hausses d'impôts sont exclues. Mais l'absence de revalorisation mêlée à l'inflation, ça y ressemble un peu.
Année blanche : une hausse d'impôts déguisée ?
Et même beaucoup. Ainsi, un gel du barème de l'impôt sur le revenu et de la CSG pourrait être instauré. Cela aurait pour conséquence directe de faire grimper d'une tranche tous ceux qui auraient eu la chance de voir leur salaire augmenter en 2025. Pour faire simple, ils paieraient en réalité plus d'impôts ce qui génèrerait plus de recettes fiscale pour l'Etat. Cela s'appelle tout simplement une hausse déguisée. Sauf pour les classes moyennes selon les calculs savants de Bercy. Très malin !
Année blanche : des économies sur le dos "de tous les Français"
C'est le souhait d'Eric Lombard. Outre les gel des dotations aux ministères (alors que les budgets de ceux des Armées, de la Recherche ou de la Justice, étaient supposés être augmentés), aux collectivités locales, aux salaires et prime des fonctionnaires, il est question, comme l'avaient évoqué Amélie De Montchalin, la ministre des comptes publics, et Gérard Larcher, le président du Sénat, de geler les allocations familiales, les minima sociaux, la prime d’activité, le RSA, les aides aux logements... Si l'année blanche est totale, même si beaucoup d'économistes doutent de cette option, la France risque bien de se retrouver dans la rue.