Vers une hausse des impôts l’année prochaine ? Éric Lombard répond

Dans six semaines, le gouvernement présentera ses orientations budgétaires. Et dans un contexte de croissance fragile et de guerre commerciale, l’éventualité d’une hausse d’impôts, destinée à mieux maîtriser les dépenses publiques, semble se préciser.
Invité de France 2 ce jeudi 5 juin, le ministre de l’Économie Éric Lombard a tenu à clarifier la position du gouvernement face aux rumeurs d’une future hausse d’impôts en 2026 sur le plateau de Télématin. Face à un budget sous pression et des objectifs de réduction du déficit, il assure vouloir préserver la stabilité fiscale. Mais à six semaines de la présentation du projet budgétaire, l’ambiguïté demeure.
“Il n’y aura pas de hausse d’impôt d’ensemble”
Interrogé par Julien Arnaud sur un article du Monde paru le 3 juin affirmant que “Bercy prépare les esprits à une nouvelle hausse des impôts en 2026”, le ministre de l’Économie a été catégorique : “Il n’y a pas de guillemets, je n’assume pas cette phrase !” Et de marteler : “Il n’y aura pas de hausse d’impôt d’ensemble.”
Une position qu’il justifie par la volonté du gouvernement de maintenir une “stabilité fiscale”. Pour le ministre, la France n’a pas un problème de recettes mais de dépenses publiques, lesquelles s’élèvent à 1 700 milliards d’euros en 2025. Il assure que “ce n’est pas ce que nous avons en tête” concernant une augmentation de la fiscalité, et que l’objectif reste de “maintenir les prélèvements obligatoires” à leur niveau actuel.
Une ligne de crête budgétaire
Mais comment tenir cette ligne sans hausse d’impôts, alors que le gouvernement doit trouver 40 milliards d’euros d’économies dans le prochain budget ? La croissance est fragile, le déficit dépasse les objectifs européens, et les pressions s’accumulent, notamment de la part de Bruxelles, qui demande des efforts de rigueur crédibles. Difficile, dans ce contexte, de s’en tenir aux seules coupes budgétaires.
Certes, Éric Lombard exclut toute hausse généralisée des impôts. Mais il reste plus flou sur d’éventuels ajustements ciblés. Certains observateurs n’excluent pas des révisions discrètes de niches fiscales, ou des réductions de crédits d’impôt. Des mesures indirectes, qui permettraient de générer des recettes sans afficher une hausse explicite des taux.
La question de la TVA sociale, évoquée en creux par Emmanuel Macron le 13 mai dernier sur TF1, a également été abordée. Là encore, le ministre botte en touche : “Elle n’a été proposée par personne, ni par le président de la République, ni par le gouvernement.” Mais il laisse la porte entrouverte :”Le Parlement pourra faire évoluer la copie.”
Une promesse sous surveillance
À six semaines de la présentation des orientations budgétaires, prévue avant le 14 juillet, les déclarations d’Éric Lombard visent avant tout à rassurer les contribuables. La suspension du dispositif MaPrimeRénov’, justifiée par un afflux de demandes impossible à traiter, illustre les tensions autour de la dépense publique.
Mais dans les coulisses, les arbitrages continuent. Et certains membres du gouvernement, comme Astrid Panosyan-Bouvet, reconnaissent que “tous les sujets sont sur la table”. Y compris une révision de la fiscalité ? Rien n’est exclu pour l’instant.