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Nouveau casse-tête pour le gouvernement. Faut-il suspendre, geler ou abroger la réforme des retraites ? À quelques heures de la prise de parole du Premier ministre François Bayrou devant l'Assemblée nationale, toutes les pistes sont encore étudiées.
En cause, la menace de censure du budget 2025 par le Parti socialiste, dans le cas où la réforme des retraites ne serait pas suspendue “le temps de la renégociation” du texte. En effet, c’est ce qu’à déclaré Patrick Kanner, le président du groupe socialiste au Sénat, sur Franceinfo ce vendredi 10 janvier. Une suspension de “l’application de la mesure d'âge des 64 ans pendant six mois, le temps de la renégociation de la réforme des retraites”, a-t-il expliqué.
Une pause de six mois qui permettrait de “retravailler la mesure d'âge de 64 ans” sur laquelle le chef des sénateurs socialistes estime avoir “senti quelques bougées au niveau du gouvernement” de François Bayrou. Il a ensuite expliqué vouloir y intégrer des “évolutions positives” notamment sur “les carrières longues, les métiers pénibles, les carrières hachées”. Une idée partagée par Yael Braun-Pivet qui considère qu’ “arrêter la réforme pour rediscuter” pouvait être une bonne option, dans la mesure où il restait "beaucoup de sujets à discuter encore".
Cette proposition aurait néanmoins un certain coût estimé par Patrick Kanner “entre 2 et 3 milliards d’euros” avant de mentionner qu’il existe un “fonds de réserve” des retraites qui pourrait être sollicité. Selon Capital,ce fonds créé à la fin des années 90 avait pour objectif de "contrecarrer le choc du départ à la retraite de la génération du baby-boom sur le système de retraites français à partir de 2020". Depuis 2010, il vise désormais à rembourser la dette sociale, soit les déficits accumulés de la Sécurité sociale.
La droite elle, s'oppose clairement au gel du texte demandé par les socialistes. “Si nous abrogions la réforme des retraites, le coût serait de 3,4 milliards d'euros en 2025, et près de 16 milliards en 2032”, estime Gérard Larcher, le président du Sénat. Même constat du côté de Laurent Wauquiez, le patron des députés LR, qui juge qu'une suspension du texte serait “irresponsable”. “C'est l'exemple même d'une mauvaise économie. Ceux qui ont bossé toute leur vie, on ne peut pas leur faire payer la mauvaise gestion ces dernières années des comptes publics”, estime le député Thibaut Bazin.
Rappelons que l'augmentation de l'âge de départ à 64 ans est déjà en vigueur et se mettra en place progressivement jusqu'en 2030. Actuellement, l'âge requis pour partir à la retraite est de 62 ans et six mois, âge que souhaite maintenir la gauche sans évolution.
Bien que l'adoption d'une nouvelle loi semble peu probable, la suspension de la réforme actuelle, sur proposition de Patrick Kanner, pourrait être un bon compromis. La décision du gouvernement devrait être rendue ce mardi 14 janvier, durant son discours de politique générale de François Bayrou. Il pourrait également décider d'attendre les discussions sur le budget prévues fin janvier.