Gérald Darmanin envisage la fin progressive de l’argent liquide : pourquoi ?

Publié par Nina Parage
le 23/05/2025
le
3 minutes
euro banknotes burning
Le Garde des Sceaux a pris la parole au Sénat ce 22 mai pour défendre son idée : supprimer l'argent liquide pour limiter le trafic de drogues.

3,5 milliards de chiffre d'affaire. Telle est la fourchette basse du poids du narcotrafic en France, d'après la commission d'enquête du Sénat sur l'état du narcotrafic de 2024. La fourchette haute penchant, de son côté, plutôt vers les 6 milliards. En outre, plus de 110 tonnes de drogues ont été saisies en 2024 par les douanes françaises, dont presque 21 tonnes de cocaïne. Vous l'aurez compris : le narcotrafic ne connaît pas la crise, et les politiques veulent prendre le problème à bras-le-corps. Fin avril 2025, une loi ayant pour objectif de "sortir la France du piège du narcotrafic" a été adoptée définitivement par le Parlement. Une série de mesures a donc été prises pour lutter contre cette forme de criminalité... Mais pour Gérald Darmanin, il faut aller encore plus loin.

Limiter le trafic de drogue 

Le ministre de la Justice veut faire la peau à l'argent liquide, pour limiter le trafic de drogue. C'est ce qu'il affirmait le jeudi 22 mai au Sénat. En effet, le cash étant difficilement traçable, il permettrait aux criminels de frauder beaucoup plus facilement. "La fin de l’argent liquide empêchera la constitution de points de deal", affirme ainsi sans détour l'homme politique.

Une ambition difficile à réaliser

Malgré son ambition marquée, et bien qu'il assurait la veille que son idée était "une mesure assez simple", Gérald Darmanin se dit "réaliste", au micro de RTL ce vendredi matin, reconaissant qu'il sera difficile de mettre en oeuvre cette proposition à court terme, bien que pour lui, il s'agisse d'une des solutions les plus efficaces pour lutter efficacement contre le narcotrafic. Pour l'homme politique, il faudrait "une longue discussion avec les Français.

Les Français attachés au cash

Malgré les initiatives en faveur de la dématérialisation des paiements, les Français demeurent largement attachés à l’usage de l’argent liquide. Une enquête menée en 2024 par la Banque de France, relayée par BFMTV, met en lumière cet attachement : plus de 60 % des personnes interrogées considèrent qu’il est important de conserver la possibilité de payer en espèces. Ce chiffre souligne la place encore essentielle que tiennent les billets et les pièces dans les habitudes de consommation. Pour beaucoup, le paiement en liquide reste un gage de liberté, de confidentialité et de maîtrise budgétaire. Une réalité qui rappelle que toute transition vers une société sans cash devra prendre en compte les préférences et les besoins d’une large part de la population.

La fin de l'argent liquide : une tendance en Europe ?

Comme le soulignent nos confrères et consoeurs de BFMTV, ans certains pays d'Europe comme le Danemark, la Suède ou encore la Norvège, le cash n'est plus monnaie courante, et la majorité des transactions sont numérisées. Toutefois, ces pays maintiennent l'accès aux billets et pièces pour faire face aux risques liés aux pannes numériques, catastrophes naturelles mais aussi aux cyberattaques. 

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