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Trois mois après l’ouverture d’une enquête retentissante visant l’ancien établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, le Premier ministre se retrouve directement mis en cause.
Ce mercredi 14 mai, il doit répondre aux questions des députés sur son rôle face à des faits de violences systémiques qui se sont déroulés pendant des décennies dans cet internat du Béarn. Un silence qu’il partage avec de nombreux anciens élèves, dont sa propre fille.
Depuis février, ce sont plus de 200 plaintes qui ont été déposées au parquet de Pau. Violences physiques, humiliations, agressions sexuelles, l’ampleur des abus est glaçante. À la barre des accusés, anciens religieux et personnels laïcs. Si l’affaire devient aussi politique, c’est parce que plusieurs enfants de François Bayrou y ont été scolarisés.
Le 24 avril dernier, Hélène Perlant, la fille aînée du Premier ministre, faisait des révélations au sein de son livre Le silence de Bétharram, dénonçant des années de violences dans cet établissement.
Dans le livre Le silence de Bétharram, Hélène Perlant relate pour la première fois les sévices subis lorsqu’elle était adolescente. “L’abbé Lartiguet m’avait à l’œil : “Toi, la fille Bayrou, insolente comme ton père !””, écrit-elle. Un jour, il l'aurait saisit par les cheveux, avant de la traîner au sol et de la rouer de coups. Devant une quarantaine de témoins, enfants et adultes. Personne n'aurait bougé pour lui tendre la main.
Pourquoi n’a-t-elle rien dit à son père ? Elle répond aujourd’hui : “J’ai passé ma vie à effacer ce nom, à en changer. Je voulais me faire recenser comme victime, une parmi d’autres et fille du Premier ministre"”, rapporte Franceinfo. Avant de rappeler : “Ce système, à la fin, ça se retourne contre les parents qui n'ont rien vu, qui sont accusés.”
Un autre ancien élève, Rodolphe, a accusé François Bayrou de ne pas avoir dénoncé des violences dont il aurait été informé. Selon lui, en 1987, une scène de brutalité s’était déroulée sous les yeux d’Hélène. Il pensait qu’elle en parlerait forcément à son père. “Jamais !”, affirme-t-elle aujourd’hui. “J’ai été sidérée, replongée dans mes propres souvenirs. Dans ce système, plus il y a de témoins, moins on parle. C’est ça, Bétharram.”
Ce “silence collectif”, Hélène Perlant le décrit comme un mécanisme pervers. “On est tous abîmés, indépendamment du fait qu’on ait été directement victime ou pas. On découvre qu’à dix mètres de nous, des enfants étaient battus, agressés, torturés dans le froid. Et on ne voyait rien.”
François Bayrou a assuré ne jamais avoir été informé d’aucun abus. Mais plusieurs témoignages le contredisent. Une ancienne professeure, Françoise Gullung, affirme l’avoir alerté dès les années 1990. Un rapport d’inspection de 1996, que Bayrou jugeait alors “rassurant”, s’avère incomplet, voire bâclé. Un gendarme évoque une intervention du ministre auprès d’un juge, en 1998, dans une affaire de viol.
La fille du Premier ministre elle-même confirme : oui, son père avait rencontré ce juge. Elle assure pourtant qu’il ignorait tout de ce qu’elle-même avait subi. “J’ai été obligée de lui dire parce que Le Canard enchaîné l’avait contacté. On avait l’intention de ne pas le dire.”
Aujourd’hui, deux des 200 plaintes échappent à la prescription. De son côté, François Bayrou nie toute responsabilité. La commission parlementaire a désormais une question simple à trancher : le Premier ministre savait-il et si oui, depuis quand ?