Sylvie Vartan : les grands rôles au cinéma qu’elle a ratés à cause de son impresario

Publié par Rédaction
le 16/10/2025
Sylvie Vartan
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©Domine Jerome/ABACA
Icône de la chanson, Sylvie Vartan aurait pu marquer l'histoire du cinéma d'auteur français. Des films cultes comme Les Parapluies de Cherbourg ou Pierrot le fou lui ont échappé. Retour sur les confidences de la star et le rôle décisif de son impresario de l'époque, Johnny Stark.

Au-delà des succès retentissants sur scène, la carrière de Sylvie Vartan est marquée par une frustration tenace. Un regret que la star n'a jamais caché, formulé sans détour : "Si je ressens un manque, c'est du côté du cinéma, j'aurais aimé faire des films". Une confession amère au vu des opportunités qui se sont présentées à elle.

Pourtant, les plus grands réalisateurs lui ont fait les yeux doux au sommet de sa gloire. L'histoire de cette carrière d'actrice potentiellement immense est indissociable d'un homme qui tenait les rênes avec une poigne de fer : son impresario, Johnny Stark.

Quels films cultes a-t-elle manqués ?

L'icône des yéyés aurait pu devenir celle de la Nouvelle Vague. Au début des années 60, Jacques Demy la contacte pour le rôle féminin principal de son film musical, Les Parapluies de Cherbourg. Une proposition en or que Johnny Stark décline sans même en informer sa protégée, estimant le projet trop éloigné de son image et, surtout, pas assez rentable.

Sylvie Vartan n'apprendra que bien plus tard cette décision prise dans son dos, qui offrira à Catherine Deneuve l'un de ses rôles les plus emblématiques. Ce ne fut pas un cas isolé : le même scénario se serait répété. Jean-Luc Godard l'aurait approchée pour Pierrot le fou en 1965, tandis que Jean-Paul Rappeneau et Claude Chabrol l'auraient également pressentie pour leurs films. Le diagnostic de l'impresario était toujours le même : le cinéma d'auteur ne rapportait ni assez vite, ni assez gros.

Quelle était la véritable stratégie de Johnny Stark ?

L'influence de Johnny Stark sur la carrière de Sylvie Vartan fut totale, mais orientée vers un seul objectif : la rentabilité. L'homme, qui gérait aussi les intérêts de Johnny Hallyday, avait importé un modèle de management à l'américaine, inédit en France à l'époque, où l'art passait après les affaires. Dans ce système, les tournées lucratives, les enregistrements de disques et les apparitions télévisées primaient sur tout le reste. Un tournage de plusieurs mois pour un film d'auteur était perçu comme une perte sèche de temps et d'argent. Les rares films de Sylvie Vartan à cette époque, comme D'où viens-tu Johnny ?, n'étaient que des produits dérivés destinés à promouvoir les albums, bien loin des ambitions artistiques des réalisateurs qui la courtisaient.

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A-t-elle finalement pu prouver son talent d'actrice ?

Le grand regret de Sylvie Vartan concernant sa carrière d'actrice trouvera un écho bien des années plus tard. Il faut attendre 1994 pour que le réalisateur Jean-Claude Brisseau lui offre enfin le rôle qu'elle attendait depuis si longtemps. Le public découvre alors Sylvie Vartan dans L'Ange noir, le film de Brisseau, où elle incarne une femme complexe et vénéneuse, à des années-lumière des comédies légères de ses débuts.

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Sa performance est unanimement saluée par la critique, qui découvre enfin le potentiel dramatique de la chanteuse. Ce thriller psychologique reste aujourd'hui la preuve de ce qu'auraient pu être les rôles manqués de Sylvie Vartan au cinéma d'auteur : une carrière à la croisée des chemins, entre le statut d'icône populaire et celui d'actrice exigeante, sacrifiée sur l'autel du show-business.

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