Julien Courbet "ne garde pas un bon souvenir" de ses années à France Télévisions : ses confidences
Cette récente confession de Julien Courbet sur W9 résume parfaitement l'incompatibilité culturelle vécue par l'animateur lors de son transfert retentissant de TF1 à France Télévisions en 2008. Un échec cuisant qu'il assume aujourd'hui avec une rare franchise, en livrant son analyse des coulisses d’un service public où il s’est senti comme un "poisson d'eau douce en eau salée".
L'histoire remonte à 2008, lorsque Julien Courbet, alors figure incontournable de TF1 avec des succès comme Sans aucun doute, décide de claquer la porte. Son ambition : animer une quotidienne en access prime-time, un créneau que la Une lui refuse mais que Patrick de Carolis, alors patron de France Télévisions, lui offre sur un plateau.
Quel rôle a joué son ego dans cet échec ?
Avec le recul, l'animateur porte un regard lucide sur les motivations qui l'ont poussé à faire ce choix, qu'il qualifie aujourd'hui de "plantade totale, un mauvais choix". Loin de blâmer uniquement le système, il pointe la part de responsabilité de son propre orgueil. La confidence de Julien Courbet sur son égo est sans détour : "Je voulais vraiment aller sur de l'access. Ego en me disant que j'allais y arriver", a-t-il confié sur W9.
Cette ambition personnelle s'est rapidement heurtée à la réalité des audiences. Son émission Service Maximum, très critiquée pour sa ligne éditoriale jugée trop commerciale pour le service public, n'a jamais trouvé son public. L'arrêt de l'émission a été prononcé après seulement six mois de diffusion, de septembre 2008 à février 2009, scellant la fin d'une aventure télévisuelle malheureuse.
Un "poisson d'eau douce en eau salée" ?
Au-delà de l'échec d'audience, c'est surtout la différence culturelle entre les deux mondes qui a marqué l'animateur. Il explique aujourd'hui pourquoi son échec sur France 2 était presque inévitable, soulignant la profonde différence entre le service public et le privé. "Je ne pense pas être un homme de service public, je pense être un homme de privé parce que c'est une autre façon de réfléchir là-bas, et je n'étais pas très à l'aise", analyse-t-il.
Pour illustrer ce malaise, il utilise une métaphore saisissante : "J'étais un poisson d'eau douce en eau salée". L'animateur critique notamment la lourdeur des processus de décision, bien loin de la réactivité qu'il connaît sur M6. Il évoque ainsi, avec une pointe d'ironie, les "inspecteurs des travaux finis comme il y a parfois dans d'autres chaînes, qui viennent t'expliquer alors qu'ils n'ont jamais fait de télé".
Une anecdote "horrible" sur l'influence politique ?
Le témoignage le plus édifiant reste sans doute l'anecdote de Julien Courbet concernant un ministre et France Télévision. L'animateur raconte une scène surréaliste vécue lors d'une proposition de projet, une révélation faite dans le cadre d'une commission parlementaire sur la télévision. La première question posée par ses interlocuteurs n'était pas sur le concept, mais sur ses relations.
"On arrivait avec un projet, et la 1ère question était : 'Tu connais un ministre ? Ça aide pour le dossier...'", a-t-il révélé. Une pratique qui illustre, selon lui, un fonctionnement aux antipodes de celui des chaînes privées, où seules les logiques d'audience et de rentabilité priment. Une expérience amère qui a pris fin en 2013, lorsqu'il a été évincé du groupe, une décision qu'il avait qualifiée à l'époque d'"injustice profonde" sur RTL. Aujourd'hui, sur M6, il semble avoir retrouvé son élément naturel.