Johnny Hallyday : les coulisses amères de ses retrouvailles avec son père en 1965
Si la France entière pleurait le chanteur à sa mort, le destin personnel de l'artiste fut marqué par une douleur indélébile : l'abandon par son père, Léon Smet, lorsqu'il n'était qu'un bébé. Cette absence fondatrice a été brièvement et amèrement interrompue par un événement médiatisé en 1965, que le rockeur a toujours qualifié de "mise en scène" opportuniste.
Né Jean-Philippe Smet en 1943, il est délaissé par son géniteur, un artiste de cabaret belge, à seulement huit mois. Confié à sa tante, Hélène Mar, le jeune garçon grandit loin de cette figure paternelle, qui ne refera surface que des années plus tard, une fois la gloire et l'argent au rendez-vous. Le traumatisme de l'abandon de Johnny Hallyday à huit mois a forgé une partie de sa personnalité de rebelle.
1965 : quand la célébrité provoque une rencontre forcée ?
Nous sommes en 1965, en pleine vague yéyé. Johnny Hallyday est au sommet de sa popularité. C'est dans ce contexte de la rencontre entre Johnny Hallyday et son père en 1965 que Léon Smet, alors en proie à des difficultés financières et à l'alcoolisme, décide de refaire surface. Le but n'est pas de renouer un lien affectif, mais bien d'orchestrer une opération médiatique.
Le père du chanteur organise alors ce rendez-vous où il convie la presse contre 5000 francs, rapporte France 3 Régions. Tout est calculé : la rencontre se déroule sous les flashs des photographes, figeant pour la postérité un échange glacial et formel entre un père et son fils devenus étrangers. La vérité sur la mise en scène de la rencontre entre Johnny Hallyday et Léon Smet est limpide : il s'agit d'un coup de communication, pas d'une réconciliation.
Quel a été le verdict sans appel du rockeur ?
Loin d'être dupe, Johnny Hallyday a toujours porté un regard lucide et amer sur cet épisode. Il n'a jamais caché son sentiment d'avoir été utilisé par un homme qu'il ne considérait pas comme son père. Les conséquences de l'absence de Léon Smet sur Johnny Hallyday se mesurent à la dureté de ses propos, dénués de toute illusion.
Dans Télé Magazine, il livre des confidences sans détour. Sa citation sur son père Léon Smet, qu'il jugeait opportuniste, est sans équivoque : "ll ne s'intéresse à moi que depuis ma réussite. Je n'aurai jamais de sympathie pour cet homme-là. Mais c'est quand même mon père… C'est un faible, un instable, mais je ne le juge pas. Je dis simplement qu'il n'a pas de droit sur moi puisqu'il n'a pas assumé ses devoirs quand j'avais besoin de lui". Pour l'artiste, ce géniteur est resté un "étranger", une figure qu'il a passé sa vie à vouloir oublier.
Une rupture consommée jusqu'à la mort ?
Après cette entrevue de 1965, Johnny Hallyday maintiendra une distance infranchissable avec Léon Smet. Il refuse catégoriquement tout lien au-delà d'une potentielle aide financière minimale, fermant définitivement la porte à toute relation filiale. En 1989, Léon Smet décède à l'âge de 78 ans. Johnny Hallyday était seul à suivre le corbillard de ce dernier. Une décision prise par son attaché de presse de l'époque afin que l'artiste puisse rendre hommage convenablement à son père.