Vers une interdiction du chauffage au bois ? Le vrai du faux
Alors que la rumeur d’une interdiction totale du chauffage au bois en 2027 enfle depuis plusieurs mois, les textes européens clarifient que ce n’est pas l’usage du bois qui est visé, mais les appareils les plus polluants. Près de 7,4 millions de foyers français utilisent encore ce mode de chauffage, comme le rapporte Engie, ce qui alimente les inquiétudes.
Pas d’interdiction générale, mais des équipements ciblés
Comme le rapporte l'UFC‑Que Choisir, "non, les poêles, chaudières et autres appareils de chauffage au bois ne seront pas interdits à la vente, dans l’Union européenne (UE), en 2027." Même son de cloche du côté d'Engie : "Même si une proscription de l’utilisation du bois pour vous chauffer n’est plus d’actualité, en tant que propriétaire d’appareils de chauffage au bois, il peut être intéressant d'envisager d’ores et déjà certains changements."
Le but ? Le durcissement de la norme européenne Ecodesign 2022, avec un relèvement prévu pour 2027 : rendement énergétique minimal supérieur à 75 %, plafond de particules à 30 mg/m³ pour les appareils indépendants, et teneur en CO inférieure à 1 500 mg/m³. Ces seuils concernent les nouveaux appareils mis sur le marché, pas les équipements déjà installés.
Qui est concerné ? Les équipements les plus anciens
Ce sont principalement les foyers ouverts traditionnels, qui ne représentent qu’environ 10 % du parc mais seraient responsables de 21 % des émissions résidentielles liées au bois. Les appareils sans label ou très anciens (sans certification Flamme Verte 7 étoiles ou Ecodesign) sont aussi dans le collimateur.
Comme le rappelle UFC-Que Choisir : "Ce renforcement d’Ecodesign n’interdira pas aux foyers déjà équipés d’appareils de chauffage au bois de les utiliser. Il concerne juste les conditions de leur mise sur le marché." En clair : ce n’est pas l’usage du bois qui disparaît, mais les modèles les moins performants.
Une transition à anticiper
Le projet de loi européen initial, publié début janvier, a été reporté après des réactions vives des fabricants européens d’appareils de chauffage au bois ainsi que certains eurodéputés. "Ils voyaient dans ce texte une interdiction pure et simple de la vente d’appareils de chauffage au bois. "Ce texte imposait en tout cas des seuils de performances tels qu’il aurait été très difficile de mettre sur le marché européen des appareils de chauffage au bois, précise Jérémy Simon, délégué général adjoint du Ser. On était bien au-dessus des critères actuels de Flamme verte", rapporte l'UFC-Que Choisir.
Cette modernisation s’accompagne cependant d’un double effet : augmentation probable des coûts pour les équipements performants et diminution progressive des aides publiques, comme le montre l’association : "Les appareils de chauffage au bois ne sont pas dans les petits papiers de l’État" (baisse de 30 % en avril 2024 puis début 2025). Pour les ménages concernés, des alternatives existent : poêles à granulés, chaudières à biomasse modernes ou pompe à chaleur, tout en conservant la source bois dans certains cas.