Allumer ses lumières le soir dans le jardin : une erreur aux lourdes conséquences
Principalement en été, nous sommes nombreux à ajouter des lumières sur nos terrasses et jardins, pour créer une atmosphère estivale agréable et dépaysante. Un petit plaisir personnel, répandu, qui n'est pourtant pas sans conséquences.
Eclairages extérieurs : un impact sur les espèces végétales et animales ?
L'Office Français de la Biodiversité (OFB) donne l'alerte sur son site internet. L'éclairage nocturne de votre jardin contribue à ce que l'on appelle la pollution lumineuse. Selon l'OFB, "même des éclairages peu puissants engendrent des impacts sur la biodiversité", et les veilleuses solaires, pourtant anodines, peuvent devenir des pièges pour certains insectes.
Dans un premier temps, la lumière artificielle perturbe les cycles naturels : les animaux diurnes restent éveillés, les nocturnes sont attirés ou bien fuient les zones éclairées : "cela engendre une mortalité excessive, notamment chez les oiseaux et les insectes et une réduction des zones d'habitats naturels pour beaucoup d'espèces (insectes, chauve-souris, amphibiens...").
Une réponse réglementaire encadrée
Pour pallier ce problème, il existe un arrêté ministériel du 27 décembre 2018, qui encadre strictement les éclairages extérieurs depuis le 1er janvier 2020. Il impose notamment :
- des lumières à température chaude (maximum 3000 k) ;
- un éclairage dirigé uniquement vers la zone souhaitée, avec 95 % du flux concentré dans un côté limité à 151°C et au maximum 4% renvoyé vers le ciel ;
- une intensité lumineuse plafonnée à 35 lux/m2 en agglomération
En clair, ces mesures permettent : de privilégier les couleurs ambrées jaunes/oranges, d'éclairer uniquement la surface utile et d'éclairer faiblement.
Agir chez soi au profit de la nature
Chaque particulier peut contribuer à limiter la pollution lumineuse. Pour cela, il suffit de privilégier des installations sobres, orientées vers le bas, et de les éteindre lorsqu'elles ne sont plus utiles. L'OFB recommande notamment de réduire les éclairages inutiles, surtout autour des surfaces aquatiques, très vulnérables à la lumière artificielle. En effet, les papillons de nuit par exemple, sont attirés par la lumière artificielle, au point de tourner inlassablement autour des sources lumineuses. Pendant ce temps, les mâles cessent de chercher les femelles, ce qui freine leur reproduction.
Ces attroupements autour des lampes ne sont pas sans conséquences pour les autres espèces. Les insectes "prisonniers des lampadaires sont autant de ressources alimentaires en moins pour les espèces insectivores telles que les chauves-souris" confirme la Ligue de Protection des Oiseaux. Quant aux grenouilles, elles deviennent plus visibles et ainsi plus vulnérables contre d'autres prédateurs. Découvrez les 9 insectes qu'il faut garder dans son jardin ou à la maison.
La trame noire : des zones de nuit pour protéger la vie sauvage
Des initiatives comme "la trame noire", portée par l'OFB, visent à recréer des corridors d'obscurité pour permettre aux espèces de circuler la nuit. Une démarche simple mais efficace pour redonner à la nature un espace vital parfois oublié.