Faire le plein coûtait-il vraiment plus cher en 1973 qu'en 2025 ? Le comparatif des dépenses d'un automobiliste
Les prix à la pompe s'envolent depuis la crise de la Covid-19 et la guerre entre la Russie et l'Ukraine. De nombreux automobilistes ont le sentiment que leur budget est plus que jamais asphyxié par le coût du carburant. Mais cette perception correspond-elle à la réalité économique ?
Pour le savoir, un retour en arrière s'impose, juste avant le premier choc pétrolier d'octobre 1973, pendant la guerre du Kippour.
Fallait-il travailler plus longtemps pour un plein en 1973 ?
En 1973, selon le site euro-assurance, le litre de supercarburant coûtait environ 1,69 franc, soit environ 25 centimes aujourd'hui. Selon l'Insee, le salaire moyen en France dans les années 60 s'établissait à 25 980 euros nets annuels.
Comme le précise Franceinfo sur son site Internet, le plus intéressant est de calculer le "franc constant", c'est-à-dire la valeur du franc d'une année par rapport à une autre, en prenant en compte l'inflation. Ce calcul est permis et facilité via le site de l'Insee. Résultat : le litre d'essence à 1.69 francs équivaut en 2024 à 1.76 euros le litre à la pompe !
Et, selon le baromètre du prix de l'essence, en 2024, le prix moyen du litre de sans plomb 95 était de 1.73 le litre ! En comparant avec l'inflation, le prix de l'essence est aujourd'hui moins cher de 3 centimes par rapport en 1973.
Et l'achat d'une voiture neuve, plus ou moins accessible ?
Si le carburant demande moins d'efforts, qu'en est-il du véhicule lui-même ? L'étude du pouvoir d'achat de l'automobiliste en France en 1973 révèle une autre surprise.
D'après le site auto encyclopédie, une Renault 5 L, modèle populaire de l'époque affiché à 10 800 francs. Selon l'IPP, le SMIC brut mensuel en février 73 était d'environ 804 francs. En 1973, il fallait donc travailler entre 13 et 14 mois pour s'acheter ce type de véhicule, en y consacrant l'intégralité de son salaire.
Aujourd'hui, le coût d'achat d'une voiture neuve citadine équivalente, autour de 21 000 €, nécessite entre 7 et 12 mois de SMIC, selon le modèle. L'accès à une voiture neuve est donc devenu proportionnellement plus facile.
Voici le poste de dépense qui a explosé en 50 ans
En revanche, un poste de dépense a littéralement explosé : l'assurance. Selon certaines estimations, le prix des assurances (auto, habitation, santé) a été multiplié par plus de 30 depuis les années 1960. L'évolution du prix de l'assurance auto depuis 1970 est ainsi l'une des plus spectaculaires et pèse lourdement sur le budget annuel. D'après un graphique édité par nos confrères du journal du net, le prix de l'assurance auto a grimpé en flèche de 30 % en 50 ans !
Pourquoi le budget auto semble-t-il alors si lourd aujourd'hui ?
La vérité sur le prix du carburant et l'inflation en France est plus nuancée qu'un simple prix à la pompe. Si la dépense en carburant est proportionnellement moins élevée, le coût global de possession d'un véhicule a explosé, comme le rapporte le site spécialisé Caradisiac. Les voitures modernes, bardées d'électronique et de systèmes de sécurité (ABS, airbags), sont bien plus chères à entretenir et à réparer, ce qui se répercute sur les primes d'assurance.
Le budget de l'automobiliste est aujourd'hui grevé par des coûts fixes bien plus importants. Une assurance "tous risques" coûte en moyenne entre 808 € et 876 € par an. Pour des millions de Français, faire le plein est devenu une démarche plus coûteuse. Vous l'aurez compris, si l'usage courant est moins cher en temps de travail, la possession d'une voiture est devenue un luxe aux multiples facettes.