Dons aux associations : lesquels ouvrent droit à une réduction d’impôt de 75 % ?
Votre don aux associations pourrait vous rapporter deux fois plus l'année prochaine. C'est l'enjeu majeur d'une proposition discutée dans le cadre du Budget 2026, visant à doubler le plafond fiscal de la célèbre "Loi Coluche". Une opportunité en or pour les donateurs qui nécessite de revoir dès maintenant votre stratégie de versement.
Il faut remonter à 1988 pour comprendre la portée symbolique de ce dispositif. Michel Colucci, l'inoubliable fondateur des Restos du Cœur, avait milité sans relâche pour que les dons aux plus démunis soient fiscalement encouragés. Près de quarante ans plus tard, l'héritage de l'humoriste est au cœur d'une bataille parlementaire décisive. Alors que la période octobre-novembre-décembre représente près de la moitié des dons annuels, cette réforme pourrait changer la donne pour des millions de foyers.
Augmenter son pouvoir d'achat solidaire : le pari des 2 000 euros
C'est la grande nouveauté qui agite les débats du PLF 2026. Un amendement vise à propulser le montant maximal des dons éligibles à la réduction d'impôt de 75 % de 1 000 euros à 2 000 euros. Concrètement, cela signifierait que l'avantage fiscal maximum passerait de 750 à 1 500 euros par foyer.
Si cette mesure est adoptée, elle pourrait s'appliquer rétroactivement. Selon des sources proches du dossier citées par l'AFP, "cette mesure est un signal fort envoyé aux Français pour leur engagement dans l'urgence sociale". Cependant, la date d'application du nouveau plafond de cette loi reste floue et dépendra du vote final.
Maîtriser le mécanisme du débordement : comment ça marche ?
Avant de sortir le chéquier, il est crucial de rappeler les conditions pour la réduction d'impôt à 75 % sur les dons. Ce taux de faveur est réservé aux organismes fournissant repas, soins ou logement aux personnes en difficulté. Actuellement, le plafond est fixé à 1 000 euros. Au-delà, la règle du "débordement" s'applique : l'excédent bascule automatiquement dans le régime général à 66 %, lui-même plafonné à 20 % du revenu imposable.
Les donateurs doivent donc être vigilants. Si le plafond double, la mécanique reste la même, mais le seuil de bascule recule, offrant une plus grande marge de manœuvre.
Anticiper le vote définitif : les pièges à éviter
L'euphorie pourrait être de courte durée. En coulisses, une autre menace plane : le projet de transformer la réduction d'impôt en crédit d'impôt en 2026. Si cette option séduit pour son aspect égalitaire, permettant aux non-imposables d'être remboursés, elle inquiète les grandes ONG. Plusieurs représentants du secteur associatif redoutent que cette transformation, bien qu'avantageuse pour les petits revenus, ne serve à terme de prétexte pour plafonner davantage l'avantage fiscal des plus gros donateurs.
À l'heure où nous écrivons ces lignes (16 décembre), le vote définitif du Budget n'a pas encore eu lieu. Le plafond de 1 000 euros reste la seule certitude légale à ce jour.