De nombreux séniors rencontrent des difficultés avec le numérique, ce qui compromet leur accès aux démarches administratives et aux aides sociales.
Dans le jargon du Comité international paralympique (IPC), cette tromperie s’appelle la "déformation intentionnelle de ses compétences et de ses capacités" et constitue une "infraction disciplinaire grave". Les faits remontent au 24 décembre 2011 lorsque le journal québécois La Presse publie un portrait intitulé : “Le miracle a un nom : Monique van der Vorst”.
Dans ce dernier, l’athlète néerlandaise de vélo à main paralysée des deux jambes et connue pour avoir remporté deux médailles d’argent aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008 explique avoir retrouvé l’usage de ses jambes : “Je ne veux plus jamais m'asseoir. Dorénavant, je veux marcher, pédaler, courir”.
Paralysée des deux jambes et victime d’une rupture de la moelle épinière
Paraplégique depuis l’âge de 13 ans à la suite d’un accident de la route en 1998, elle était devenue une icône du handisport aux Pays-Bas après sa participation aux Jeux paralympiques de Pékin dans la discipline vélo à main. Un exploit pour la jeune femme victime d’une nouvelle collision avec une voiture lors d’un entraînement en Floride quelques mois avant Pékin, lui causant une rupture de la moelle épinière.
Mais en mars 2010 le sort continue de s’acharner sur elle et Monique van der Vorst est percutée par une autre sportive lors d’un entraînement. Elle est transportée dans un hôpital en Hollande (sa ville natale) où elle sera hospitalisée pendant trois mois. La presse s’inquiète autant que les médecins mais au bout de quelques semaines, l’athlète ressent des spasmes alors qu’elle est allongée dans son lit : “L'inactivité me rendait folle. Et les spasmes m'épuisaient en plus de provoquer des douleurs insupportables. Pis encore, mon corps s'atrophiait au point que je n'avais plus qu'une main qui répondait” expliquait-elle dans La Presse.
Après trois mois d’hospitalisation elle retrouve miraculeusement l’usage de ses jambes
La jeune athlète explique alors avoir ressenti un chatouillement dans ses pieds avant que sa jambe ne se mette à bouger légèrement puis un peu plus. Elle réussit ensuite à se tenir debout cinq minutes puis de plus en plus jusqu’à remarcher au bout de trois mois.
La presse s’emballe et la jeune femme enchaîne les témoignages notamment sur la BBC et au micro de RTBF et les conférences pour partager son expérience. Elle reprend rapidement l’entraînement jusqu’à devenir cycliste professionnelle chez les valides, entame son premier marathon en course à pied la même année et parcourt à vélo un itinéraire reliant l’Italie aux Pays-Bas, en seulement trois jours. Elle ira jusqu’à recevoir la légion d’honneur des mains du maire dans sa ville natale.
Mais les soupçons des professionnels de santé font éclater la vérité
En 2011, de plus en plus de professionnels de la santé se questionnent face à tel phénomène et font part de leurs soupçons tandis que des témoins assurent avoir vu marcher Monique van der Vorst et ranger son fauteuil roulant elle-même dans le coffre de sa voiture bien avant Pékin 2008. Après plusieurs mois de pression, l’athlète finira par avouer qu’elle n’a jamais souffert de paralysie des deux jambes.
Depuis, elle avait totalement disparu de la vie médiatique jusqu’en 2021 où elle a mis à jour son profil LinkedIn, visiblement reconvertie dans la médecine. Monique van der Vorst aurait décroché son doctorat dans une université à Amsterdam après un mémoire de maîtrise sur “les effets de la stimulation électrique des muscles du tronc et de la hanche sur la posture assise, l'allongement et la force des bras après une lésion de la moelle épinière”.