Affaire Pelicot : pourquoi le mari fait à nouveau parler de lui aujourd'hui ?
Après sa condamnation, d'autres affaires le rattrapent. Surnommé “l’ogre de Mazan”, Dominique Pelicot a été condamné en décembre 2024 à la peine maximale (20 ans de réclusion criminelle) pour avoir, durant dix ans, violé son épouse Gisèle Pelicot et orchestré sa mise à disposition sexuelle à des dizaines d’hommes. Un procès glaçant, dont l’écho ne s’est pas estompé. Et pour cause : aujourd’hui âgé de 73 ans, Dominique Pelicot est mis en examen dans deux autres affaires.
Un ADN qui refait surface dans deux cold cases
Ces dossiers remontent aux années 1990. Le premier concerne une tentative de viol sur une agente immobilière de 18 ans, survenue en mai 1999 à Villeparisis. Le second, vise le viol suivi du meurtre de Sophie Narme, une jeune femme de 23 ans retrouvée morte à Paris en 1991.
Malgré ces éléments, aucune suite n’avait été donnée à l’époque. Ce n’est qu’en janvier dernier que le pôle “cold cases” de Nanterre a convoqué l’homme pour l’interroger longuement. S’il nie son implication dans ce meurtre, il avait partiellement avoué la tentative de viol en 1999, confronté à la découverte de son ADN et alors en garde à vue dans le cadre de l’enquête de l’affaire des viols de Mazan en octobre 2022. À noter qu’il avait déjà été entendu par la juge d’instruction en 2023 dans ces affaires.
Des dysfonctionnements judiciaires
Comment expliquer qu’un homme potentiellement relié à plusieurs affaires aussi graves n’ait pas été inquiété plus tôt ? Cette question, soulevée lors du procès des viols de Mazan, a poussé le garde des Sceaux Gérald Darmanin à commander un rapport à l’Inspection générale de la Justice en mai dernier pour établir “la réalité ou non des dysfonctionnements allégués” mis en avant lors du procès. Ce document devra décortiquer la prise en charge des différentes affaires.
D'autres témoignages émergent
Au-delà des deux affaires pour lesquelles Dominique Pelicot est formellement mis en examen, d’autres éléments viennent assombrir son passé. Selon une enquête de Radio France, une troisième agression, commise à Chelles en 2004, pourrait également lui être imputée. La victime, une agente immobilière de 60 ans, avait échappé à une agression grâce à l’intervention d’un passant. Si le portrait robot ne correspond pas entièrement à Pelicot, un logiciel de rapprochement criminel a identifié de fortes similitudes avec l’agression de 1999.
Plus récemment, une femme a affirmé dans le journal télévisé de M6 avoir été violée par Pelicot en 1995, alors qu’elle n’avait que 12 ans. Elle s’est présentée à la police judiciaire après avoir reconnu son agresseur lors du procès des viols de Mazan. Aucune procédure formelle n’a été ouverte pour l’instant.
L’heure est aux interrogations. Combien de temps Dominique Pelicot a-t-il échappé aux radars ? Et surtout, pourquoi n’y a-t-il jamais eu d’investigations approfondies ? Le rapport est attendu en septembre.